Où était Trump il y a dix ans?

C’était en juin 2007, voici dix ans. Deux "hedge funds" de la firme Bear Stearns connaissaient de graves difficultés en raison d’investissements en titres adossés à des crédits hypothécaires subprimes. Quelques semaines plus tard, au début août, BNP Paribas sonnait l’alarme avec le gel de trois fonds monétaires touchés par les subprimes. La Grande crise financière avait officiellement débuté…

Dix ans plus tard, presque jour pour jour, il est question de détricoter une partie du dispositif mis en place pour éviter toute répétition des excès du passé. Comme si on avait oublié les leçons de l’Histoire… ce qui ne serait finalement guère étonnant dans le chef de Donald Trump.

La Maison-Blanche entend revoir la réglementation instituée par la loi Dodd-Frank de 2010. Certes, cette loi ne sera pas éliminée, mais elle risque d’être sérieusement diluée.

Si la Maison-Blanche n’entend pas supprimer la fameuse "règle Volcker", qui interdit aux banques de spéculer pour compte propre, elle désire néanmoins que cette règle ne s’applique plus aux banques moyennes. Mais on sait aussi que cette "Volcker Rule" comporte déjà pas mal d’exemptions. Le risque est donc bien réel de retomber dans les travers du passé.

Le Bureau de protection financière des consommateurs, qui épingle les abus des banques comme lors du récent scandale chez Wells Fargo, verra de son côté ses pouvoirs singulièrement limités. Et Donald Trump pourra placer à sa tête un des siens. Comme il le fera prochainement à la Réserve fédérale. Une manière de faire passer plus aisément ses décisions.

Le Président américain dit vouloir une régulation "plus efficace" pour soutenir les prêts des banques et donc la croissance. Mais la Maison-Blanche n’agit visiblement qu’en fonction des seules volontés du lobby bancaire, sans réellement se préoccuper de l’intérêt général. Dix ans après le début de la Grande crise financière, c’est un rendez-vous manqué pour Trump. Un de plus.