Pour que le tout à l'électrique ne tourne pas au fiasco

Rédacteur en chef adjoint

La voiture électrique est tendance. Mais pouvons-nous en assurer leur consommation?

Une chose est sûre, les voitures électriques, c’est tendance. Déambuler dans nos villes, c’est croiser les manifestations pour le climat tout en respirant l’odeur fétide des véhicules à propulsion thermique. Alors tant qu’à faire, turbo sur l’électrique.

Les politiques ont compris le message, simple en apparence: instaurer un moratoire sur les moteurs thermiques, et laisser les constructeurs automobiles nous abreuver d’électrons. Du coup, les Régions ferment progressivement leurs portes aux véhicules honnis, avec 2030 comme date butoir pour Bruxelles et la Région wallonne. Voilà pour le bâton. La carotte, on la trouvera dans la fiscalité, et même dans les taux bancaires, qui pénalisent diesel et essence au profit de l’électrique. Et au passage, tant pis pour les propriétaires qui voient le prix de leur voiture se casser la figure. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.

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L’équation paraît simple. Sauf que le nombre d’inconnues est plus important qu’il n’y paraît. Et que les exemples de fuites en avant incontrôlées du passé (l’agrocarburant, le photovoltaïque, le nucléaire) nous poussent aujourd’hui à la plus extrême prudence.

L’Europe a déjà fait un pas en avant en lançant l’"Airbus des batteries".

Si certaines préoccupations sont bien du ressort des constructeurs (prix des véhicules, autonomie, poids,…), d’autres ne peuvent faire l’économie d’une prise en charge du politique qui devra montrer la plus extrême célérité s’il continue à pousser (aveuglément?) dans ce sens.

Selon une récente étude publiée par l’association des gestionnaires belges de réseau, Synergrid, notre réseau électrique peut tenir le coup jusqu’à 2030. Mais en 2050, il faudrait jusqu’à sept réacteurs nucléaires si les quatre millions de voitures électriques prévues dans notre pays venaient à se mettre en charge en même temps. Encore faudrait-il que les autorités se mettent d’accord sur ledit nucléaire (dont la sortie est programmée depuis… 17 ans) et mettent en place un plan massif de construction de bornes de recharge.

Au niveau européen, les gouvernements devront veiller à réduire leur dépendance pour leur approvisionnement en batteries, mais aussi en matières premières. Contrairement aux idées reçues, ces batteries n’utilisent pas de terres rares, ces métaux dont la Chine a le monopole. Mais deux autres composants majeurs, le lithium (majoritairement issu d’Amérique Latine) et le cobalt (République démocratique du Congo), posent de nombreuses questions tant environnementales qu’éthiques.

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En décembre, l’Europe a déjà fait un pas en avant en lançant l’"Airbus des batteries", consortium de sept pays auquel participent la Belgique et deux sociétés belges, Umicore et Solvay.

Mais il en faudra beaucoup plus pour que ce qui semble être la révolution électrique de demain ne tourne en un fiasco intersidéral.

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