Qu'est-ce qu'on dit? Merci Stéphane…
Incohérence politique quand tu nous tiens.
There ain’t no such thing as a free lunch… Pendant que les verts et quelques alliés bleus, orange ou rouges s’égosillent à tenter de mettre Stéphane Moreau à la porte, le patron de Nethys a dû savourer le coup de téléphone qu’il a certainement reçu dans la soirée de jeudi de l’ancien coprésident d’Ecolo, Jean-Michel Javaux. Une conversation dans laquelle s’est immanquablement inséré un "merci Stéphane".
Flash-back: Pierre-Yves Jeholet (MR), ministre wallon de l’Économie, décide de réduire le nombre d’administrateurs au sein de Meusinvest. Mesure saine. Et conséquente pour Jean-Michel Javaux qui, alors qu’il n’a pas démérité, se voit privé de la perspective de prolonger son mandat de président de l’invest liégeois. Sauf si Nethys et les forces politiques en présence (le cdH et le MR…) consentent à une telle prolongation.
Or, consentement il y eut jeudi.
Voici les écologistes dans cette position qui les voit réclamer la tête de Stéphane Moreau tandis que leur ancien chef de file en est désormais l’obligé.
À quel prix? Parce que voici les écologistes – quelques éléments libéraux ou sociaux-chrétiens sont dans une galère comparable – dans cette inconfortable position qui les voit réclamer le bannissement de Stéphane Moreau tandis que leur ancien chef de file en est désormais l’obligé. Mieux, dans un communiqué mûrement réfléchi et d’une rare impudence, Ecolo se félicite même de la nomination de son poulain.
L’incohérence politique ne connaît cependant pas les frontières régionales: à Bruxelles, l’affaire du Gial a rythmé la semaine. L’affaire? Le "scandale" a éclaté parce qu’un consultant informatique était payé 1.000 euros par jour sans appel d’offres par cette ASBL de la Ville. Si la formulation joliment poujadiste – "1.000 euros par jour"! – a fait mouche, ces 250.000 euros par an (revenons à une temporalité plus classique) correspondent à des critères sectoriels qui ne sont en rien extraordinaires. Quant à l’appel d’offres, il n’était pas obligatoire jusqu’il y a peu. Le vrai scandale se situe davantage dans la longévité dudit consultant (dix-huit ans) et dans le recours à ces ASBL comme suppléants de la précarité des administrations, contournements politiques de ces mêmes administrations, voire véritables entreprises commerciales.
Le dossier du Gial éclaire surtout la ligne de fracture qui traverse le PS, entre partisans d’un socialisme "pur" version XIXe et les tenants d’un courant modernisé – "macronisé", "blairisé" ou "schröderisé", dirait-on chez nos proches voisins. Alors que, dans le précédent gouvernement fédéral, Jean-Pascal Labille tirait sur les salaires des pontes des entreprises publiques, les plafonnant drastiquement, les socialistes bruxellois sont désormais contraints de défendre un consultant à "1.000 euros par jour". Il ne leur reste plus qu’à prendre des cours de communication impudente chez Ecolo… Qu’est-ce qu’on dit? Merci Stéphane.
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