Sacré coût de téléphone
Appels et SMS moins chers entre pays de l’UE
Victoire, se sont écriés en chœur mercredi les défenseurs des consommateurs européens à la lecture de l’annonce du plafonnement des prix des appels et SMS internationaux vers un autre pays de l’Union. Again.
Une nouvelle fois, l’exécutif européen a mis l’industrie des télécoms au pas, permettant de rendre toujours plus abordable ce nouveau pétrole que sont les appels, les SMS et la data. Un an à peine après la remarquée (et remarquable) suppression des frais d’itinérance (le fameux roaming), permettant aux citoyens européens d’emporter leur forfait local partout dans l’Union, l’Europe frappe à nouveau.
L’objectif? Mettre fin à une aberration. Hier encore, un client belge de Proximus, Base ou Orange payait plus (et même trop) cher quand il appelait vers la France depuis Mons que depuis Lille. Demain, cela doit changer.
La bataille des coûts à tout prix saigne des opérateurs déjà égratignés. Judicieux à l’aube de la lutte sur la 5G?
Louable, sauf que l’accord conclu à Bruxelles ne concerne dans les faits qu’une limitation des tarifs pratiqués par les opérateurs, et non une gratuité. De plus, il ne s’agit que de la suite logique des événements, tellement logique qu’il y a de quoi se demander pourquoi ne pas avoir agi il y a un an. Enfin, ce que l’on nous vend comme un beau trophée cache d’autres combats qui méritent tout autant d’être menés. En 2018, le consommateur utilise WhatsApp, Skype et autres Facebook pour communiquer. Sur ce plan, où en est la régulation? Joue-t-on à armes égales? Et la 5G, on avance ensemble ou pas?
À ériger la bataille des coûts des services télécoms au rang de Graal, sacro-sainte lutte à mener à tout prix, l’Europe saigne, au final, son industrie. Ses opérateurs. Et ce, alors même qu’ils doivent se réinventer pour lutter contre de nouveaux acteurs que l’on tarde à encadrer.
Entre-temps, les États-Unis, et surtout la Chine (avec des champions comme Huawei et ZTE), investissent massivement dans les technologies et les infrastructures du futur. C’est une question de choix. Une question de priorité. Finalement, veut-on, depuis l’Europe, peser sur le monde des communications de demain, au-delà de s’enquérir du portefeuille du consommateur?
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