Se donner les moyens
Le numérique à l’école, sous-financé?
La stratégie digitale, c’est un enjeu économique et sociétal. Ce n’est pas nous qui le disons, mais Willy Borsus, ministre wallon en charge de l’économie et du numérique. Et on ne peut que l’approuver.
Au Forum économique mondial, le Global Talent Competitiveness Index présenté ce mercredi pointait encore le manque de compétences numériques comme source des inégalités entre les pays les plus riches et les plus pauvres. Comme en écho à ce constat, le directeur "Education" de l’OCDE, aussi présent à Davos, regrettait que les jeunes ne soient pas encore conscients des potentiels d’emploi que leur offre le numérique, préférant rêver encore et toujours de devenir policier, enseignant ou vétérinaire. Comme il y a 20 ans.
Force est de constater que les moyens dévolus au numérique à l’école là où se joue l’avenir restent limités.
La Région wallonne, elle, se dit donc bien consciente des enjeux du numérique. Sa cellule Digital Wallonia tourne à plein rendement pour lutter contre la fracture numérique. Pas seulement celle liée aux équipements, mais celle liée aux usages de ces équipements.
Et pourtant, force est de constater que les moyens dévolus au numérique à l’école – là où se font les apprentissages, là où se joue l’avenir – restent limités. Très limités. 130 millions en 20 ans. Une paille comparé aux besoins. Le chantier reste titanesque. En recentrant ses moyens sur des projets pédagogiques, plutôt qu’en déversant du matériel coûteux dans les écoles en prenant le risque de leur voir prendre la poussière dans un placard, Digital Wallonia a joué la bonne carte.
Mais – au risque de voir émerger une école à deux vitesses – il faudra sans doute aller plus loin, plus fort, dans les moyens, tant techniques qu’humains. Car le risque de creuser les inégalités est à nos portes. Des initiatives privées existent déjà pour pallier le déficit du public: des écoles de codage, des ASBL comme EducIT qui invitent les parents à investir eux-mêmes dans le matériel informatique. Des initiatives louables mais qui, en restant privées, récréent une fracture numérique.
Les plus lus
- 1 Belfius refuse de financer Mons après l'arrivée du PTB au pouvoir
- 2 Odoo valorisée à 5 milliards d’euros après une opération à 500 millions
- 3 Vladimir Poutine ouvert à des discussions avec Donald Trump sur une trêve en Ukraine
- 4 Voici les profils (avec salaires) les plus recherchés dans le secteur financier pour 2025
- 5 Stellantis va produire des voitures électriques affichant 800 km d'autonomie