Cette année, la KU Leuven lance un programme international de troisième cycle en malterie et brasserie. “Cette formation permettra de garantir à la fois la tradition et l’avenir de la bière belge.”
Parmi les nouvelles formations les plus étonnantes lancées par la KU Leuven, le troisième cycle (en anglais) en malterie et brasserie s’adresse à des étudiants belges et étrangers titulaires d’une maîtrise en (bio)ingénierie, en sciences industrielles ou en sciences exactes. Comme prérequis, ils doivent aussi avoir suivi le cours en ligne (accessible gratuitement) de la KU Leuven sur le brassage de la bière. Cette formation bénéficie du soutien de la “Chaire AB InBev en Malterie et Brasserie”, une nouvelle chaire universitaire financée par AB InBev.
Il est exceptionnel qu’une chaire – financée par un don à une université – soit dédiée à un programme d’études, car la plupart d’entre elles sont consacrées à la recherche. Pourquoi ce choix?
Christophe Courtin (titulaire de la chaire et l’un des responsables du nouveau programme): “Nous menons depuis des années des recherches sur les levures, les céréales et leur transformation dans le processus de maltage et de brassage, entre autres. Nous estimons qu’il est de notre devoir de transposer cette expertise dans une formation. C’est aujourd’hui possible grâce à cette chaire. Tous nos domaines de recherche, des matières premières au produit fini, sont réunis au sein d’un programme-coupole qui comprend 10 matières. Nous nous appuyons sur les connaissances de disciplines de base telles que la biochimie, la physique et la microbiologie. Nous enseignons par ailleurs les technologies d’emballage et les sciences sensorielles, mais aussi le management et le marketing.”
“Tous nos domaines de recherche, des matières premières au produit fini, sont réunis au sein d’un programme-coupole.”
Pourquoi AB InBev a-t-il privilégié une formation sur la recherche proprement dite?
David De Schutter (Global VP, Innovation & Technology Development chez AB InBev): “À l’issue de cette formation, les diplômés connaîtront sur le bout des doigts les techniques de brassage et bénéficieront d’un aperçu de toute la chaîne de production de la bière. C’est crucial pour l’innovation, car elle naît souvent de l’alliance de plusieurs disciplines. AB InBev considère cette chaire comme un investissement à long terme. Les diplômés pourront renforcer l’industrie belge de la bière dans les domaines de la recherche, du développement de nouvelles technologies ou du brassage lui-même.”
Existe-t-il un lien entre le GITEC, le Global Innovation and Technology Centre d’AB InBev, et cette formation?
David De Schutter: “Absolument. Si la formation est dispensée par des professeurs de la KU Leuven, les experts du GITEC partageront leurs connaissances pratiques et offriront aux étudiants de se familiariser avec les techniques industrielles. Avec les levures, par exemple, il est pratique et utile de pouvoir mener des expériences en laboratoire, mais il est tout aussi enrichissant de découvrir comment une levure se comporte dans une cuve de 400.000 litres.”
“À l’issue de cette formation, les personnes diplômées bénéficieront d’un aperçu de toute la chaîne de production de la bière, ce qui est crucial pour l’innovation.”
Faites-vous appel à d’autres experts pour cette formation?
Christophe Courtin: “La complémentarité entre les connaissances académiques des professeurs et l’expertise pratique de spécialistes externes rend cette formation unique. Nous avons programmé de nombreuses visites d’entreprises. Et nous encourageons des experts de diverses entreprises à partager leurs connaissances avec les étudiants.”
Comment voyez-vous l’avenir de ce programme?
Christophe Courtin: ”Sept étudiants venus de quatre pays se sont inscrits pour cette année académique, ce qui est un bon résultat si l’on tient compte de la pandémie de coronavirus. Le programme sera évalué après un an et amélioré si nécessaire. Nous proposerons cette formation pendant cinq ans, avec le soutien de la chaire d’AB InBev. Puis elle devra devenir autonome. Après leur formation, les étudiants deviendront des moteurs de l’innovation dans l’industrie brassicole, ce qui est le plus important.”
La bière est née d’un mélange réussi d’artisanat et de savoir-faire. Aujourd’hui, cependant, cela va beaucoup plus loin.
“L’expertise et l’innovation sont devenues indispensables”, assure David De Schutter chez AB InBev. C’est la seule manière d’obtenir une bière parfaite à l’échelle industrielle. “Cette bière non seulement est délicieuse et se conserve longtemps, mais elle est brassée de manière écologique et emballée et transportée de façon durable. La bière parfaite s’inscrit aussi dans l’économie circulaire, car les résidus de fabrication, comme les céréales issues du processus de brassage, sont retraités.” Tous ces aspects sont d’ailleurs abordés dans la formation.