Maurice Tchenio a fait de la démocratisation du private equity une mission personnelle. Frédéric Stolar, son compagnon de route, partage cette conviction en faveur d’une classe d’actifs qui, à leurs yeux, a trop longtemps été le terrain de jeu exclusif des grandes fortunes. “Nous constatons que les entreprises financées par le biais du private equity sont plus stables et performent mieux sur le long terme. C’est une croissance dont bénéficient à la fois l’économie et les investisseurs particuliers.”
Dans le secteur, Maurice Tchenio est souvent décrit comme le parrain du private equity. Avec plus de 50 ans d’expérience au compteur, ce titre n’est pas usurpé. Mais au-delà de son parcours, c’est surtout sa vision qui lui vaut cette reconnaissance: “J’ai toujours été surpris que le marché du private equity ait longtemps été réservé – et il l’est encore en grande partie – aux investisseurs institutionnels très fortunés.”
À propos d’Altaroc
Altaroc est un acteur B2B2C du marché du private equity. Cela signifie que ce gestionnaire de patrimoine atteint les consommateurs via des intermédiaires. Ceux-ci incluent des acteurs renommés tels que CVC, Apax Partners et Main Capital, qui gèrent les fonds levés par Altaroc pour ses investissements en private equity.
Pour inverser cette tendance, Maurice Tchenio a fondé en 1995 le véhicule d’investissement Altamir. “Je voulais simplifier le marché complexe du private equity pour les particuliers.” À l’époque, il avait levé 12 millions d’euros. Aujourd’hui, Altamir pèse 1,5 milliard d’euros sur Euronext Paris.
À 81 ans, il continue de militer pour un marché inclusif des entreprises non cotées: “Frédéric (Stolar, Managing Partner d’Altaroc, NDLR) et moi-même trouvons inacceptable que ce marché reste réservé aux grandes fortunes.”
Une classe d’actifs moins volatile
Qu’est-ce qui rend le private equity si particulier en tant que classe d’actifs? Investir dans des entreprises non cotées repose sur une logique différente de celle à laquelle la plupart des investisseurs particuliers sont habitués.
“Lorsqu’on examine les performances des 30 dernières années, nous constatons que le private equity est beaucoup moins volatil”, avance Thibault Delbarge, Country Head Benelux chez Altaroc.
Le Belge moyen ne consacre que 0,1% de son patrimoine au private equity. Avec notre seuil d’entrée bas, nous voulons booster ce chiffre.
“La crise américaine de l’épargne et du crédit en 1991, la bulle internet en 2001, la crise financière de 2008… Pendant toutes ces années, le private equity a continué à générer des rendements de 10% ou plus. La pire année pour le private equity au cours des deux dernières décennies a été 2005, avec un rendement moyen de 8,5%.”
“Bien sûr, le célèbre adage s’applique au private equity: les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs”, nuance Maurice Tchenio. “Il est essentiel pour un investisseur de bien s’informer. Nous insistons sur le fait qu’un investissement chez Altaroc constitue une diversification saine pour un portefeuille équilibré.”
Un seuil d’entrée abaissé
Maurice Tchenio voit un potentiel important dans le Benelux, où Altaroc espère atteindre des résultats similaires à ceux qu’il a obtenus en France, bien que sur un horizon légèrement plus long. “Si le Belge moyen est nettement plus aisé que le Français moyen, il ne consacre que 0,1% de son patrimoine au private equity. Avec notre seuil d’entrée bas, nous voulons booster ce chiffre.”
Outre les rendements potentiels pour les investisseurs particuliers, le private equity recèle des avantages pour l’économie dans son ensemble. “Les entreprises cotées en Bourse sont souvent soumises à des objectifs trimestriels et à une réglementation stricte. Ces dernières années, on observe d’ailleurs que la Bourse devient moins attrayante pour les grandes entreprises. Il y a un nombre relativement élevé de sorties de cotation, et de grandes entreprises choisissent délibérément de ne pas entrer en Bourse.”
La crise américaine de l’épargne et du crédit en 1991, la bulle internet en 2001, la crise financière de 2008… Pendant toutes ces années, le private equity a continué à générer des rendements de 10% ou plus.
Une pression moindre sur le court terme
Les petites entreprises familiales, elles aussi, font face à des défis, notamment en matière de succession. “Le private equity offre une solution dans ce scénario”, indique Thibault Delbarge. “C’est un moyen de combiner capital et expertise, tout en créant de l’espace pour une croissance durable à long terme.”
“Et c’est là une différence fondamentale”, ajoute Maurice Tchenio. “Un investisseur en Bourse n’a pas d’influence directe sur la stratégie d’une entreprise. Un investissement en private equity apporte non seulement des fonds, mais aussi des compétences. Le private equity renforce les entreprises et leur permet de croître sans la pression extrême des objectifs à court terme.”
Investir dans le private equity comporte des risques de liquidité et de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.