La crémation est moins dommageable pour l'environnement qu'une sépulture traditionnelle. IGS Westlede va encore plus loin: c'est le premier crématorium en Belgique à opter pour la crémation électrique. “Cette mesure nous permet de réduire de moitié nos émissions de CO2 et de consommer beaucoup moins d'énergie”, explique son directeur général, Sven De Backer.
Dans notre pays, les crématoriums relèvent de la compétence des pouvoirs publics et non d'acteurs privés tels que les pompes funèbres ou les funérariums. En Flandre-Orientale, Intergemeentelijke Samenwerking Westlede se charge des crémations dans la province, avec des établissements à Lochristi depuis 1989, à Saint-Nicolas depuis 2008 et à Alost depuis 2018.
“Nous pratiquons 12.500 crémations par an, soit un quart de toutes les crémations flamandes et 16% des crémations sur l'ensemble du pays”, souligne Sven De Backer, son directeur général. “En outre, nous organisons 4.500 cérémonies chaque année. Au total, nous accueillons 400.000 visiteurs. Enfin, nous fournissons quelque 100.000 repas funéraires. Pour ce faire, nous disposons d'une équipe de 70 collaborateurs, avec bien sûr une importante équipe technique, mais aussi un département chargé des cérémonies et du catering.”
Crise de l'énergie
"En Flandre-Orientale, le nombre de crémations est particulièrement élevé: 80%, contre 75% pour la Flandre et 67% en Belgique, probablement parce que Lochristi, pionnier dans le secteur, existe depuis très longtemps. En outre, nous continuons à croître d'environ 3% par an.”
La crémation est moins dommageable pour l'environnement qu'une sépulture traditionnelle, car elle nécessite moins de terrain. En revanche, les incinérateurs consomment évidemment beaucoup d'énergie. IGS Westlede n’en souscrit pas moins aux objectifs climatiques des Nations unies, de l'Europe et de la Flandre: “D'ici à 2030, nous souhaitons émettre 45% de CO2 en moins par rapport à 2015”, chiffre Sven De Backer.
En basculant du gaz vers l'électricité, nous émettrons 600 tonnes de CO2 en moins.
“Nous y parviendrons en remplaçant les lignes de crémation au gaz de Lochristi par des lignes électriques. Nous produirons notre propre énergie à l'aide de panneaux solaires. Grâce à ce changement, nous émettrons 600 tonnes de CO2 en moins; nous pourrons ainsi atteindre nos objectifs climatiques pour 2030. Cette transition est bien engagée: une première ligne fonctionne déjà à l'électricité et, d'ici à la fin de cette année, toutes les lignes devraient avoir basculé.”
Cette opération s'est accélérée lorsque la crise énergétique a éclaté et que les prix du gaz ont été multipliés par quatre, voire six. “Il s'agit bien sûr d'une conversion majeure, car nous devons également adapter nos installations périphériques, sans oublier le renforcement du réseau à haute tension. La totalité de l'opération représente un investissement de 5,5 millions d'euros. BNP Paribas Fortis nous a accompagné dans ce projet.”
Els Brackx, gestionnaire de relations, confirme: “La transition d'IGS Westlede s'inscrivait parfaitement dans la stratégie de notre banque, visant à mettre l'accent sur le Green Deal. Ce projet marque le début d'une intéressante collaboration.”
Bornes de recharge
À Saint-Nicolas et à Alost, IGS Westlede a adopté d’autres mesures utiles. “À mesure que le nombre de crémations quotidiennes augmente, la consommation de gaz diminue”, note Sven De Backer. “Nous adaptons donc notre système de planification afin d'optimiser l'utilisation des lignes de crémation alimentées au gaz, et ce, sans compromettre aucunement le service fourni au citoyen. Il est ainsi possible de réduire la consommation de gaz d'un cinquième à un quart.
À long terme, nous misons également sur des actions visant à rendre nos bâtiments plus neutres sur le plan climatique. En outre, nous recevons 200.000 visiteurs par an à Lochristi, soit 50.000 à 75.000 voitures sur le parking; là aussi, des initiatives peuvent être prises. Je pense notamment à des bornes de recharge et à une meilleure infrastructure pour les cyclistes. Et j'espère que De Lijn adaptera ses itinéraires, pour qu'un arrêt soit installé devant nos établissements.”