En matière de protection juridique, la distinction entre être “assuré” et “bien assuré” prend tout son sens. La juridicisation de la société est passée par là. Et le courtier joue ici un rôle absolument essentiel.
Cybersécurité, e-commerce et livraison de colis, télétravail, relations de voisinage… Les domaines dans lesquels consommateurs et entrepreneurs sont exposés à des sinistres se multiplient. À tel point que, si l'assurance protection juridique (PJ) était encore perçue comme une couverture complémentaire dans un passé récent, elle est à présent considérée comme une couverture de base par celles et ceux qui se veulent bien assurés.
"Les chiffres d’affaires sur les couvertures de protection juridique sont en croissance”
“Les chiffres d’affaires sur ces couvertures sont en croissance”, témoigne Tanguy Verkaeren, Managing Director de Legal Village, la marque d’AXA Belgium pour ses produits d’assurance Protection Juridique. “Ils attestent d’un goût plus prononcé des Belges pour ces couvertures, et correspondent d’ailleurs à une augmentation des litiges.” Une observation confirmée par Jan Jaspers, directeur commercial de l’assureur Euromex: “Tant dans les sinistres entre particuliers que dans ceux qui impliquent les professionnels, les oppositions s’expriment de plus en plus fortement.”
"Les litiges augmentent, qu'ils impliquent des sinistres entre particuliers ou des professionnels"
Rappelons que la protection juridique n’est pas une assurance de dommages mais une assurance d’assistance. Si elle permet de régler les frais d’avocats et d’experts sollicités, elle est totalement indépendante de l’assurance liée au sinistre lui-même. “Au point qu’elle va jusqu’à vous couvrir dans un litige avec votre propre assureur, en cas de désaccord sur le montant d’un dommage par exemple”, précise Mireille Urlus, CEO de l’assureur ARAG Belgique.
"La protection juridique n’est pas une assurance de dommages mais une assurance d’assistance"
Des couvertures globales… et déductibles
Si la plupart des assureurs proposent aujourd’hui des solutions d’assistance juridique, celles-ci ne sont pas toutes équivalentes. Classiquement, celles qui sont intégrées dans d’autres produits, comme des contrats d’assurance automobile ou incendie, offriront des couvertures plus limitées qu’un produit “stand alone”, tant en termes de dommages que de montants.
Depuis la loi Geens de 2019, une bonne partie de ces derniers produits, lorsqu’ils sont suffisamment étendus et destinés aux particuliers, bénéficient par ailleurs d’une intéressante déductibilité fiscale qui les rend encore plus attrayants. “À l’examen, les assurés se rendront compte que, souvent, ils peuvent être mieux couverts par une assurance PJ globale, et ce, pour un montant de prime similaire, voire moindre”, pointe Tanguy Verkaeren.
Courtier expert
Mobilité, vie privée, vie professionnelle: la variété des situations concernées, des étendues de couverture et des conditions contractuelles rend la matière complexe. “C’est donc un domaine dans lequel un courtier apporte une vraie valeur ajoutée”, souligne Marie Kentros, porte-parole des courtiers en assurance. “En tant qu’expert de ces produits et fin connaisseur de la situation de son client, il est à même de lui proposer un rapport risques/couverture/prix réellement optimisé.”
"L’assurance protection juridique est un domaine dans lequel un courtier apporte une vraie valeur ajoutée"
“D’ailleurs, cette importance du sur-mesure fait que ces produits sont essentiellement vendus par les courtiers, qui s’adjugent 64,7% du segment”, chiffre Annie Courbet, Managing Director de Brocom. La plateforme marketing des courtiers d’assurances, qui regroupe aussi 17 compagnies partenaires, voit ses contenus consacrés à la protection juridique abondamment consultés par le public.
"Vu l'importance du sur-mesure, les assurances protection juridique sont essentiellement vendues par les courtiers"
80% à l’amiable
Parce qu’il n’est jamais simple de recourir soi-même à un avocat, l’assurance protection juridique est un facteur d’accès à la justice à prix abordable. Y compris les modes alternatifs de règlement des litiges, plus courts, moins onéreux et orientés vers des solutions mutuellement positives. “Plus de 80% des conflits sont réglés à l’amiable”, indique Mireille Urlus, illustrant de quelle façon la PJ permet de soulager des tribunaux surchargés.