OTIV développe des systèmes auxiliaires intelligents et des solutions autonomes destinés au transport ferroviaire. Ils améliorent la sécurité et l'efficacité des trains, des tramways et des locomotives dans des environnements complexes tels que les zones industrielles. “En 2025, notre ambition est de faire circuler un train de marchandises sans conducteur entre Rotterdam et la région de la Ruhr.”
L'Europe connaît une profonde pénurie de conducteurs de trains, de métros et de tramways. Des véhicules ferroviaires télécommandés ou des locomotives autonomes pourraient résoudre ce problème. C'est exactement l'ambition de la start-up gantoise OTIV, qui souhaite rendre les véhicules ferroviaires plus autonomes et plus sûrs grâce à ses capteurs et à ses logiciels.
“Nous aidons déjà les conducteurs grâce à de nouveaux systèmes d'assistance à la conduite”, précise Niels Van Damme, Tech Lead et cofondateur d'OTIV. “Nous nous concentrons sur les gares de triage et les entreprises industrielles qui utilisent le transport ferroviaire pour leurs sites de production et dans les ports. Il s'agit d'un segment de marché négligé mais prometteur en Europe et aux États-Unis.”
Or, les véhicules ferroviaires y évoluent dans des environnements mieux définis que dans le domaine public. OTIV peut dès lors y développer et améliorer rapidement ses logiciels. L'entreprise a aujourd’hui plusieurs produits commerciaux sur le marché. Les conducteurs reçoivent des notifications audiovisuelles, par exemple lorsque des objets, des personnes ou des obstacles sont détectés sur la voie. Cette technologie est également liée au système ETCS, la norme européenne qui permet aux trains de circuler en toute sécurité.
“En 2025, notre ambition est de faire circuler un train de marchandises sans conducteur entre Rotterdam et la région de la Ruhr.”
Trains robots
La prochaine étape? Des véhicules ferroviaires télécommandés et, à terme, des trains qui circulent de manière totalement autonome. À cette fin, la start-up gantoise participe à plusieurs projets-pilotes européens. Elle prévoit entre autres que, le 1er janvier 2025, un train sans conducteur transportera des marchandises entre le port de Rotterdam et la région de la Ruhr, l'artère industrielle de l'Allemagne.
“Ce train sera en partie autonome et en partie commandé à partir d'une salle de contrôle”, éclaire Sam De Smet, cofondateur d'OTIV. “Plusieurs défis techniques doivent encore être relevés. Et un cadre réglementaire approprié est nécessaire.” Le premier tram autonome est lui aussi en cours de développement, en collaboration avec un spécialiste scandinave des transports publics.
Passage au vert et plans de croissance
Les trains autonomes peuvent rendre le transport ferroviaire plus efficace et retirer des camions de la circulation. “Un train de marchandises remplace 50 camions et émet neuf fois moins de CO₂.” Le jury du Deloitte’s Technology Fast 50 y voit en tout cas une plus-value majeure, puisqu’il a décerné à OTIV le titre de Rising Star cette année. Ce prix est décerné à la start-up technologique belge la plus prometteuse, qui devrait afficher un taux de croissance élevé au classement général Technology Fast 50 dans les années à venir.
“Cette reconnaissance donne bien sûr un élan supplémentaire à notre entreprise”, apprécient les deux cofondateurs. “Elle couronne les progrès considérables accomplis par notre équipe. Et nous espérons qu'elle renforcera notre marque employeur.”
Depuis sa création en 2020, OTIV a connu une croissance considérable: en quelques années seulement, l'entreprise est devenue une start-up de plus de 20 personnes. “Afin de poursuivre notre croissance en Europe et aux États-Unis, nous sommes toujours en quête de nouveaux talents pour renforcer notre équipe de vente et nos développeurs techniques”, conclut Sam De Smet.
Deloitte’s Technology Fast 50 fête ses 10 ans. Où OTIV se voit-elle dans 10 ans?
Sam De Smet: “Notre ambition est de faire d'OTIV un acteur établi dans un secteur aujourd'hui dominé par une poignée de grands opérateurs. Pour servir le marché européen et le reste du monde, nous pourrions également inaugurer plusieurs antennes à l'étranger dans la décennie à venir.”