Beaucoup de conducteurs roulant à l'essence ou au diesel sont convaincus que les voitures électriques coûtent trop cher; c'est pourquoi ils attendent avant de franchir le pas. “Cet argument ne tient plus la route”, estiment Joeri Van Mierlo et Johan Driesen. “Aujourd’hui, les VE sont nettement plus économiques.”
Certes, à l’achat, la version électrique (VE) d'une voiture neuve coûte encore en moyenne 5.000 euros de plus que le même modèle à carburant. Mais cette différence s'amortit rapidement. “Le prix d'achat du véhicule électrique n'est certainement pas le seul facteur à prendre en compte”, acquiesce Johan Driesen, spécialiste de l'énergie électrique chez EnergyVille. “Le coût total de possession et la consommation pèsent en effet bien plus lourd dans l'équation. Or, ces coûts sont nettement inférieurs pour les voitures électriques.”
“Une subvention pour une voiture électrique d'occasion serait une mesure judicieuse.”
Une consommation moins élevée
En Flandre, par exemple, les VE sont totalement exonérés de la taxe de circulation et de la TVA, tandis qu’en Wallonie et à Bruxelles, c'est le minimum qui s'applique. Et l’entretien de ces modèles, dénués de filtre à huile et de boîte de vitesses et contenant bien moins de pièces détachées, se révèle beaucoup moins onéreux. “Du reste, rouler à l'électricité coûte en moyenne deux fois moins cher que rouler au carburant fossile”, ajoute Joeri Van Mierlo, directeur de MOBI, centre de recherche sur l'électromobilité à la VUB. “Et lorsque le véhicule est rechargé à domicile grâce à des panneaux solaires, le coût est encore moins élevé.”
Sans oublier la prime à l'achat du gouvernement flamand: pour l’acquisition d'un VE de moins de 40.000 euros, vous bénéficiez d'une prime pouvant atteindre 5.000 euros. On s'attend dès lors à ce que des constructeurs automobiles en profitent pour baisser le prix de certains modèles de manière à ce qu'il se situe juste sous la limite de la prime. “C'est possible, mais je ne suis pas forcément favorable aux primes”, déclare Johan Driesen. “À mon sens, il est préférable de laisser agir les lois du marché.”
D'ici à 2026 au plus tard, le véhicule électrique affichera un prix d’achat identique à celui du même modèle à essence.
Nouvelles technologies et véhicules d'occasion
Sur le marché, le prix des voitures électriques ne cesse de baisser. Les batteries sont devenues 10 fois moins chères ces dernières années, et cette baisse de prix se poursuit. “C'est dû en partie à des lignes de production plus efficaces et plus grandes, ainsi qu'à de nouvelles technologies telles que les batteries sans cobalt”, précise Johan Driesen. Ce facteur permettra à son tour de réduire encore les prix d'achat au cours des prochaines années. “D'ici à 2026 au plus tard, le VE affichera un prix d’achat identique à celui du même modèle à essence.”
Joeri Van Mierlo souligne au passage que, sur plus d'un million de voitures neuves vendues en Belgique chaque année, seules 130.000 sont acquises par des particuliers. La plupart des gens s’adressent principalement au marché de l'occasion. “L'essentiel des voitures neuves vendues dans notre pays sont des voitures de société. C'est aussi dans ce segment que se concentre actuellement le plus grand nombre de VE.” Une fois amorties sur le marché du leasing – au bout de quelques années –, ces voitures deviennent accessibles aux particuliers. “Le marché des VE d'occasion va bientôt exploser”, jugent les deux experts. “Une subvention pour une voiture électrique d'occasion serait une mesure judicieuse”, suggère Joeri Van Mierlo en guise de conclusion.