Logo
Partner Content offre aux organisations l'accès au réseau de L'Echo. Le partenaire impliqué est responsable du contenu.

"Les bornes de recharges publiques, c'est le Far West"

©Shutterstock

Aux bornes de recharge publiques, le manque de clarté autour des prix suscite parfois des interrogations. La structure des coûts est en effet complexe. Le Charge Point Operator et le Mobility Service Provider exigent tous deux une part du gâteau. L'Europe, quant à elle, veut plus de clarté à la station de recharge.

Bien que la plupart des réapprovisionnements soient effectués à domicile ou sur le lieu de travail, la carte de recharge est indispensable pour les conducteurs de voitures électriques qui effectuent de longs trajets. Or, les utilisateurs des bornes de recharge publiques ont sans doute déjà remarqué que celles-ci sont plus chères et que leur prix varie considérablement. “C'est un obstacle pour les personnes désireuses de rouler à l'électricité”, déclare Jeroen Vertongen, expert en mobilité et orateur de premier plan. “Et pourtant, ce problème paraît assez facile à résoudre.”

Pour comprendre la structure des coûts, il faut savoir que deux parties tirent profit de la recharge en borne publique. Le Charge Point Operator (CPO), l'opérateur de la station de recharge, facture un tarif par minute, par kWh chargé et/ou par session de charge entamée. Le Mobility Service Provider (MSP), quant à lui, est le fournisseur de votre carte de recharge. Là aussi, les formules tarifaires varient: l'utilisateur paie à la minute, au kWh ou à la session de recharge et/ou un abonnement mensuel, en plus du prix unique de la carte de recharge.

Publicité

C’est le Far West: il n’y a pas de prix maximum. Le Charge Point Operator peut exiger ce qu’il veut.

Jeroen Vertongen
expert en mobilité

Far West

La plupart des coûts de chargement vont au CPO. “C'est le Far West: il n'y a pas de prix maximum”, déplore Jeroen Vertongen. “Le CPO peut facturer ce qu'il veut. Toutefois, le gouvernement pourrait fixer un prix maximum en fonction de la capacité de charge, par exemple sur la base des tarifs de la CREG, qui réglemente les tarifs de l'électricité en Belgique.”

Bien entendu, les CPO doivent être en mesure de récupérer leurs investissements. Plus ils gagnent sur la charge, plus ils peuvent installer de stations de recharge et plus la recharge devient accessible. Il est également logique de payer davantage pour un chargeur rapide de 150 kW que pour un chargeur lent de 11 kW: l'installation coûte beaucoup plus cher et nécessite plus d'énergie de la part du réseau.

Que fait l'Europe?

Par ailleurs, les prix sont rarement affichés et le paiement par carte bancaire n’est pas possible partout, ce qui n'est pas très convivial. L'Europe veut changer la donne. D'ici au 13 avril 2024, toutes les nouvelles bornes de recharge rapide, c'est-à-dire d'une capacité d'au moins 50 kW, devront accepter les cartes bancaires. Pour les stations de recharge rapide existantes, l’obligation ne sera effective qu’à partir de 2027.

Cet ajustement s'inscrit dans le cadre de la législation européenne qui impose également aux États membres de fournir une infrastructure de recharge suffisante et d'afficher clairement les prix.

Publicité

“L’affichage du prix à la borne de recharge ne résout pas grand-chose: si vous avez vraiment besoin de recharger à ce moment-là, vous le ferez de toute façon”, nuance Jeroen Vertongen. “Il y a plus important: le bon emplacement, la disponibilité et la capacité de charge de la station. La possibilité de payer avec une carte de débit est un progrès. Mais le fait qu’elle ne concerne que les bornes de recharge rapide, et pas encore l’ensemble des stations de recharge, est tout à fait illogique.”

Publicité
Lire également
Logo
Partner Content offre aux organisations l'accès au réseau de L'Echo. Le partenaire impliqué est responsable du contenu.