L’Italie compte d’ores et déjà 3,1 millions d’emplois verts. Parmi les pays les moins énergivores d’Europe, elle s’est imposée comme une véritable superpuissance de l’économie circulaire. Et montre la voie en matière de développement durable.
Où en est l’Italie en matière de durabilité?
L’Italie est la troisième économie du continent européen en termes de productivité et l’un des pays les moins énergivores de l’UE. À ce jour, près de 350.000 entreprises ont adopté les principes et technologies de l’économie verte. L’Italie est une superpuissance de l’économie circulaire et compte déjà 3,1 millions d’emplois verts. Par rapport aux pays membres de l’UE, nous affichons le pourcentage le plus élevé de recyclage des déchets domestiques (79,4%). Nous économisons 23 millions de tonnes d’équivalent pétrole et 63 millions de tonnes d’émissions de CO2 chaque année.
“L’Italie est une superpuissance de l’économie circulaire”
Qu’avez-vous mis en place pour aller encore plus loin sur ce plan?
Comme nous l’avons souligné lors de notre coprésidence de la COP26 l’année dernière, il est crucial de promouvoir un développement durable à zéro émission pour assurer un avenir aux générations futures. Parallèlement, l’économie verte est une chance pour le développement technologique et la promotion d’emplois modernes et qualifiés. L’Italie s’est dotée d’un Plan national de résilience et de relance (PNRR) d’une valeur d’environ 70 milliards d’euros pour garantir sa révolution numérique et écologique. Très concrètement, 31% des ressources prévues par le PNRR favoriseront la décarbonation, la transition énergétique, la mobilité locale et durable, la conversion des infrastructures existantes et la promotion des énergies renouvelables.
L’hydrogène en fait-il partie?
Bien entendu. L’un des fleurons de l’industrie transalpine, SNAM, travaille déjà avec la Belgique dans ce cadre. L’abaissement des coûts de l’énergie solaire et éolienne – notre situation géographique est à ce titre idéale – permettra de miser sur l’électrolyse pour décomposer l’eau en hydrogène et en oxygène, sans émettre de CO2, afin d’obtenir de l’hydrogène vert.
Le Sud sera-t-il le parent pauvre de la politique environnementale du pays?
Le ministre de la Transition écologique a annoncé un décret sur les incitants liés aux énergies renouvelables, avec en ligne de mire l’énergie géothermique, le solaire, les biocarburants, les carburants synthétiques et l’éolien. Sur ce dernier point, l’objectif est d’encourager la construction de parcs éoliens au large des côtes des Pouilles, de Calabre et de Sardaigne. Le Sud se verra allouer entre 40 et 60% des fonds destinés à l’agriculture durable, aux projets d’expérimentation de l’hydrogène, à la récupération des ressources hydriques, aux transports urbains durables, à la protection des terres et à l’efficacité des bâtiments publics.
“Face à l’état critique de notre planète, il est urgent de redécouvrir l’essentiel”
Pouvez-vous nous en dire plus les innovations dans le secteur de la construction?
Le Latium a développé un modèle vertueux de construction durable, basé sur la biocompatibilité et la réduction de l’impact environnemental. Ailleurs, c’est le concept même d’habitation qui a été repensé. L’entreprise A-FOLD, par exemple, s’est spécialisée dans la construction préfabriquée en bois de maisons mais aussi de stations balnéaires, de villages de vacances et de logements d’urgence. La Vénétie, enfin, manifeste un engagement constant en faveur de la qualité de l’air, de la protection de la lagune de Venise, du réaménagement des zones portuaires et des investissements dans les carburants alternatifs – électriques, hybrides GNL – et la réduction de la consommation d’énergie.