Les investisseurs qui se laissent guider par leurs émotions commettent une lourde erreur. Les meilleurs apprennent à vivre avec les caprices de la Bourse.
C’est de loin l’erreur la plus fréquente que commettent les investisseurs: acheter des actions ou des fonds quand ils sont très chers, pour ensuite les vendre à perte quand leur cours a baissé. Et retomber systématiquement dans le même piège.
“Quand on y réfléchit rationnellement, cela n’a évidemment aucun sens”, souligne Gilles Coens, expert en investissement chez MeDirect Belgium. “Ceci dit, énormément d’émotions interviennent dans cette dynamique.”
De nombreux investisseurs laissent leurs émotions suivre les évolutions capricieuses de la Bourse. L’euphorie prend le dessus quand les cours montent, puis ils cèdent à la panique dès la première correction.
Les investisseurs sont tributaires du cycle économique: à une période de croissance succède inévitablement une correction – qui peut se transformer en récession – avant que la reprise économique ne s’enclenche. Les cours de Bourse suivent le même canevas.
“Les corrections font partie du jeu”, prévient Gilles Coens. “Les investisseurs sont tributaires du cycle économique: à une période de croissance succède inévitablement une correction – qui peut se transformer en récession – avant que la reprise économique ne s’enclenche. Les cours de Bourse suivent le même canevas.”
Trois phases
Les études démontrent qu’en période de correction, les cours plongent généralement en trois phases.
La plupart des investisseurs peuvent faire abstraction de leurs pertes lors de la première correction. Si la deuxième baisse est plus pénible, l’idée qu’il est trop tard pour sortir du marché et que ce ne sera finalement pas aussi grave domine toujours leur esprit.
Les pires erreurs sont commises durant la troisième phase. “C’est le moment où la plupart des investisseurs capitulent et sortent du marché”, pointe Gilles Coens. “Une décision le plus souvent lourde de conséquences.”
L’évolution des cours après le déclenchement de la crise sanitaire, l’an dernier, montre pourquoi il n’est pas judicieux de jeter l’éponge. L’Euro Stoxx 50, l’indice des 50 plus grandes actions européennes, a commencé à baisser le 12 septembre pour atteindre son plancher le 18 mars.
La troisième phase est le moment où la plupart des investisseurs capitulent et sortent du marché. Une décision le plus souvent lourde de conséquences.
Ne manquez pas les meilleures séances boursières
“Statistiquement, on remarque aussi que les meilleures séances boursières interviennent dans la période qui suit immédiatement le plancher”, prolonge Gilles Coens. “Manquer ces séances aura un impact important sur le redressement de votre portefeuille. C’était également le cas pour l’Euro Stoxx 50 en 2020: la meilleure séance boursière de l’année est intervenue six jours après le plancher, avec une hausse journalière de plus de 9%. Ceux qui étaient sur la touche à ce moment en raison de l’incertitude générale ont dû attendre plus longtemps que le redressement des Bourses élimine les pertes qu’ils ont essuyées sur leur portefeuille.”
Restez fidèle à votre stratégie
Évidemment, il n’est pas facile d’ignorer la composante émotionnelle. L’évolution d’un patrimoine est toujours empreinte d’émotions. Car il s’agit souvent d’économies durement gagnées et que vous ne voulez pas voir partir en fumée. Or, la panique en cas de baisse des marchés est sans doute votre pire ennemie. C’est pourquoi il convient, avant d’opérer vos premiers choix d’investissement, de déterminer votre tolérance aux risques. Quelle perte pourrez-vous subir sans y laisser votre sommeil? Le temps est un autre aspect crucial. Prévoyez suffisamment de temps pour amortir les corrections.