Le rendement d’un fonds d’investissement n’a aucune signification si vous ne le comparez pas à celui de fonds similaires. Mais comment procéder?
“Pour les investisseurs, il est important d’aller plus loin que les rendements historiques du fonds”, prévient Gilles Coens, expert en investissement chez MeDirect Belgique. L’investisseur peut être impressionné par un fonds qui a gagné 10% l’an dernier, mais ce rendement est nettement moins spectaculaire dès lors que les autres fonds de la même catégorie ont progressé de 15% en moyenne.
Les étoiles Morningstar sont une première manière assez simple de comparer les rendements de fonds. Vous les trouvez par exemple sur notre site Web pour la plupart des fonds. Morningstar attribue aux fonds d’investissement une note sous forme d’étoiles en fonction des rendements historiques, de la volatilité et des coûts. Dans chaque catégorie d’investissement, les 10% des meilleurs fonds se voient allouer cinq étoiles, les 22,5% suivants quatre étoiles, les 35% suivants trois étoiles, les 22,5% suivants deux étoiles et les 10% restants une seule étoile. Attention: comme d’habitude, les performances du passé n’offrent aucune garantie pour l’avenir.
Ratios
Les investisseurs qui veulent aller plus loin peuvent s’intéresser à certains ratios de rendement. Le premier est l’alpha. Il indique dans quelle mesure un fonds s’est montré plus ou moins performant que son indice de référence. Un alpha de 2 signifie qu’un fonds a surperformé l’indice de référence de 2%. C’est souvent sur ce critère que sont jugés les gestionnaires: leur objectif est de faire mieux que l’indice de référence.
“Les investisseurs ont parfois tendance à négliger le risque de change. Or, si vous avez investi dans des fonds d’actions américaines, vous vous exposez à un risque de change"
Le ratio Sharpe est un autre indicateur très utilisé par les investisseurs expérimentés. Il ne tient pas uniquement compte du rendement, mais aussi du risque pris. Ce ratio indique dans quelle mesure l’excès de rendement est proportionnel au surcroît de risque encouru.
Risque de change
“Les investisseurs ont parfois tendance à négliger le risque de change”, souligne encore Gilles Coens. “Or, si vous avez investi dans des fonds d’actions américaines, vous vous exposez à un risque de change. Imaginez qu’un fonds d’actions américaines gagne 10% alors que le dollar a perdu 10% par rapport à l’euro. Même si votre fonds est libellé en euros, la dépréciation du billet vert aura un impact sur votre rendement. Le problème se posera moins pour l’investisseur qui a investi en dollars dans un fonds. Il pourra vendre ses parts en dollars et acheter des parts d’un autre fonds en dollars, et ne devra par conséquent pas nécessairement acter de pertes de change. Une autre possibilité consiste à investir dans la version Euro Hedged d’un fonds. Dans ce cas, le gestionnaire va couvrir le risque de change, mais cette couverture n’est pas gratuite et aura donc un impact sur le rendement. Ce phénomène se fait surtout sentir dans les fonds d’actions japonaises. Au Japon, on observe généralement une corrélation négative entre le cours du yen et l’évolution des Bourses. L’économie japonaise étant très portée par les exportations, les actions japonaises se portent bien quand le yen baisse, et inversement.”