Après des années de taux d'intérêt extrêmement bas, approchons-nous d'un tournant, l'inflation repartant enfin à la hausse? Ou cette hausse de l'inflation restera-t-elle limitée à une flambée temporaire, et n'y a-t-il peut-être pas de remontée des taux d'intérêt en vue? Stacey Notteboom (M&G), Xander Michielsen (Argenta) et Pieter De Ryck (Van Lanschot) évoquent quelques alternatives pour les entreprises et les investisseurs institutionnels qui désireraient se tourner vers le marché obligataire en période de taux zéro.
La forte hausse des prix de l'énergie, entre autres facteurs, alimente les attentes d'une poursuite de l'inflation au cours des prochains mois et d'une possible hausse des taux d'intérêt, pour la première fois depuis des années. Êtes-vous de cet avis?
Pieter De Ryck, gestionnaire de fonds chez Van Lanschot: “Pour l'instant, nous supposons toujours, comme la BCE à la fin du mois dernier, qu'il y aura une flambée d'inflation. Il est vrai que les prix de l'énergie ont augmenté très fortement, mais une telle hausse est généralement suivie d'une nette baisse. Je vois donc l'environnement de taux bas perdurer un certain temps encore. D’autant que l’état des finances de la plupart des pays européens les rend toujours incapables de supporter des taux d'intérêt plus élevés.”
Stacey Notteboom, Sales Director Belux chez M&G: “Je suis globalement d'accord, même si nous estimons que les taux d'intérêt vont se normaliser. Si une forte inflation va de pair avec une montagne de dettes plus ou moins stable, alors cette montagne de dettes diminuera de toutes façons parce que les dettes perdront de leur valeur. En ce sens, cette situation, avec des taux d'intérêt très bas, demeure idéale pour les pays dont le taux d'endettement est élevé.”
Xander Michielsen, gestionnaire de fonds chez Argenta: “La hausse actuelle de l'inflation est le résultat de facteurs à la fois temporaires et structurels. Il est dès lors possible que l'inflation augmente encore un peu dans les mois voire les années à venir, de telle sorte que les banques centrales peuvent atteindre à nouveau leur objectif d'inflation. Mais nous ne pensons pas que l'inflation va dérailler, car elle a été poussée en partie par des facteurs temporaires tels que la crise du coronavirus.”
Néanmoins, la persistance d'un environnement de marché à faibles taux d'intérêt est une mauvaise nouvelle tant pour les comptes d'épargne des particuliers que pour les investisseurs institutionnels qui ne veulent – ou ne peuvent – pas investir dans des actions. Quelles sont les alternatives?
Stacey Notteboom: “Les entreprises paient souvent des intérêts négatifs sur l'épargne, car les banques elles-mêmes perdent 0,5% sur ces comptes. C'est pourquoi ces banques recherchent assidûment des produits susceptibles de résoudre ce problème, tant pour elles que pour leurs clients entreprises. Dans ce cas précis, les actions ne sont évidemment pas une solution: aucune entreprise ne convertira soudainement l’ensemble de ses liquidités en actions pour éviter tout risque potentiel. Dans un tel cas, nous considérons les instruments à revenu fixe et à taux d'intérêt variable (floating rate notes) comme une alternative valable. Ces derniers paient une prime contractuelle prédéterminée qui évolue parallèlement au taux d'intérêt de référence – l'Euribor, par exemple.”
Xander Michielsen: “Pour ceux qui ont besoin d'argent à court terme, les actions et les risques élevés ne sont effectivement pas une option. Les instruments à taux variable, s’ils offrent par ailleurs des rendements relativement faibles, protègent d'une hausse soudaine des taux d'intérêt qui ferait perdre une part de sa valeur à une obligation traditionnelle.”
Pieter De Ryck: “En partant du constat que les entreprises sont effectivement de plus en plus confrontées à des taux d'intérêt négatifs, nous avons développé un concept basé sur un portefeuille obligataire diversifié à court terme. Celui-ci comprend des floating rate notes mais aussi des asset-backed securities, des titres adossés à des actifs. Ils ne présentent pratiquement aucun risque de taux d'intérêt et offrent en revanche un rendement positif, bien que très faible.”
Les asset-backed securities ravivent toutefois de douloureux souvenirs à bon nombre d'investisseurs institutionnels: ceux de la crise financière de 2008
Stacey Notteboom: “C'est vrai mais ce qui est proposé aujourd'hui, ce sont des titres adossés à des actifs dits Senior AAA. Par exemple, les crédits des constructeurs automobiles eux-mêmes dans le meilleur segment. Nous pensons que le risque que la tranche la plus élevée soit effectivement épuisée peut être considéré comme résiduel.”
La valeur liquidative des fonds pourra aussi bien baisser qu’augmenter. Ainsi, la valeur de votre investissement pourra aussi bien baisser qu’augmenter et il est possible que vous ne récupériez pas la totalité de votre investissement initial. Nous ne sommes pas autorisés à donner des conseils financiers. En cas de doute quant à la pertinence de votre investissement, nous vous invitons à vous rapprocher de votre conseiller financier. Les opinions exprimées dans le présent document ne sauraient en aucun cas constituer des recommandations, des conseils ou des prévisions. Ce document financier promotionnel est publié par M&G International Investments S.A. Siège social : 16, boulevard Royal, L2449, Luxembourg.