À plus long terme, la hausse de l'inflation de ces derniers mois mettra-t-elle fin à des années de taux d'intérêt extrêmement bas? Et que dire des instruments à revenu fixe, qui offrent peu ou pas de protection contre une hausse de l'inflation? Stacey Notteboom (M&G), Xander Michielsen (Argenta) et Pieter De Ryck (Van Lanschot) discutent des stratégies et alternatives possibles.
La persistance de taux d'intérêt bas sur le marché entraîne naturellement des rendements négatifs sur les comptes d'épargne et les comptes d'entreprises, faisant des investissements une meilleure alternative. Quelle est la stratégie la plus évidente à vos yeux?
Pieter De Ryck, gestionnaire de fonds chez Van Lanschot: “Aujourd'hui, le rendement doit provenir des actions et un portefeuille largement diversifié reste le meilleur choix. Voilà une affirmation certes peu sexy ni innovante, mais c'est la réalité! Rien ne fonctionne éternellement; la diversification est donc extrêmement importante.”
Stacey Notteboom, Sales Director Belux chez M&G: “En effet. Sans tout miser sur les actions, évidemment, car le risque est alors trop lourd. Nous nous intéressons aussi aux obligations, entre autres celles qui tentent de filtrer le risque d'une hausse des taux d'intérêt à long terme. Pour éliminer ce risque de taux d'intérêt, nous nous tournons vers les obligations à taux variable, dont le paiement ou le coupon varie en fonction du taux d'intérêt.”
Xander Michielsen, gestionnaire de fonds chez Argenta: “Pour ce qui me concerne, un portefeuille d'actions largement diversifié reste la première option. Néanmoins, les obligations ont encore un rôle à jouer. Ainsi, nous entrevoyons un potentiel parmi les obligations d'État chinoises. Le taux d'intérêt est toujours un peu plus élevé que le taux d'inflation dans l’Empire du milieu, de sorte que ces obligations offrent encore un rendement positif. Et puis, l'économie de la Chine connaissant quelques difficultés en ce moment, il y a de fortes chances que la banque centrale chinoise assouplisse ses mesures financières plus tôt – à l’inverse de ce que l'on pourrait attendre en Europe et aux États-Unis. Je tiens au passage à souligner l'importance d'une gestion très active des obligations. D'une part pour ne pas courir trop de risques, de l'autre pour obtenir malgré tout un certain rendement avec ces obligations. Au sein d’un portefeuille obligataire comme ailleurs, il convient de maintenir une très large diversification.”
Les instruments classiques à revenu fixe, notamment les obligations, présentent peu ou pas de protection contre l'inflation. Comment gérez-vous cela et quelles sont les solutions en la matière?
Stacey Notteboom: “J'ai remarqué que les gestionnaires de fonds de pension continuent d’investir massivement dans des instruments à revenu fixe tels que les obligations d'État. Même si le rendement moyen de ces instruments est déjà négatif, sans compter l'impact de l'inflation… Comme alternative, je vois principalement une diversification vers d'autres instruments comme les asset-backed securities, qui peuvent encore fournir un rendement positif. Bien que cela ne suffise évidemment pas, là non plus, à compenser l'inflation.”
Xander Michielsen: “Malheureusement, les fonds d'épargne-pension n'ont guère le choix: ils doivent investir dans ces produits à revenu fixe. Nous tentons d'être très actifs dans notre section obligataire, dans laquelle nous incluons des obligations d'État espagnoles ou italiennes, par exemple, car elles offrent toujours un rendement minimum. Dans le même temps, nous visons une répartition géographique aussi large que possible, y compris en termes de devises. En dollars ou en yuans, vous pouvez souvent obtenir un rendement légèrement supérieur, mais vous devez alors bien sûr tenir compte du risque de change.”
Pieter De Ryck: “Nous allouons nous aussi une part aux obligations à haut rendement, par nature moins sensibles aux taux d'intérêt. Nous confions cette tâche à un tiers car la sélection exige un haut degré de spécialisation. En outre, force est de constater que de nombreux clients prennent plus de risques que par le passé. Ceux qui avaient un profil essentiellement défensif voici 10 ans sont passés à un profil neutre, voire orienté vers la croissance. Et même au début de la pandémie de coronavirus, alors que la crainte d'une profonde récession était réelle, peu de gens ont vraiment jeté l'éponge.”
Xander Michielsen: “C'est vrai, et c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de communiquer de manière très transparente et régulière avec nos clients. Il était essentiel, à l'époque, d'expliquer clairement les rapports catastrophiques diffusés par les médias. Il est crucial que les clients réalisent et comprennent que nous savons ce que nous faisons à tout moment.”
La situation actuelle exige une gestion de crédit très active, où les gestionnaires de fonds doivent avant tout montrer leur aptitude à réagir très rapidement. Est-ce votre fil conducteur?
Pieter De Ryck: “Absolument. Bien sûr, cela dépend beaucoup des produits dans lesquels vous investissez. Prenez les obligations indexées sur l'inflation: les gens pensent qu'ils sont assurés de conserver leur pouvoir d'achat. Ce n'est pas le cas! Si vous les achetez aujourd'hui et que vous les conservez jusqu'à leur échéance, elles entraîneront quoi qu’il arrive une perte de pouvoir d'achat. Donc, avec ce type de produit entre autres, la gestion active est vraiment indispensable.”
La valeur liquidative des fonds pourra aussi bien baisser qu’augmenter. Ainsi, la valeur de votre investissement pourra aussi bien baisser qu’augmenter et il est possible que vous ne récupériez pas la totalité de votre investissement initial. Nous ne sommes pas autorisés à donner des conseils financiers. En cas de doute quant à la pertinence de votre investissement, nous vous invitons à vous rapprocher de votre conseiller financier. Les opinions exprimées dans le présent document ne sauraient en aucun cas constituer des recommandations, des conseils ou des prévisions. Ce document financier promotionnel est publié par M&G International Investments S.A. Siège social : 16, boulevard Royal, L2449, Luxembourg.