60 % des indépendants souhaitent organiser leur carrière différemment et mieux utiliser le temps supplémentaire dont ils disposent grâce à l’augmentation de l’espérance de vie. Colin Sanders, chercheur pour NN, passe en revue plusieurs possibilités susceptibles d’aider les entrepreneurs à organiser et financer davantage de pauses dans leurs agendas chargés.
Nous vivons en moyenne plus longtemps mais nous continuons à nous plaindre de manquer de temps. Selon une étude réalisée cette année par l’assureur vie NN dans 11 pays, 23 % des indépendants belges reconnaissent subir en permanence un stress important à cause d’un rythme de travail effréné. Ce chiffre est deux fois plus élevé qu’en Espagne et aux Pays-Bas, par exemple. “Une mauvaise gestion du temps peut expliquer en partie pourquoi nous comptons deux fois plus de travailleurs stressés”, avance Colin Sanders, chercheur pour NN. “En outre, la moitié des indépendants dans notre pays reconnaissent qu’ils ne peuvent jamais s’arrêter de travailler.”
Pause-carrière préventive
Ceux qui constatent qu’il ne leur reste que peu de temps, en dehors du travail, pour les choses qu’ils considèrent comme importantes, ont clairement un problème. Une étude menée auprès des indépendants néerlandais montre que l’impact de cette incapacité à s’arrêter est bien plus lourd que le fait de travailler de nombreuses heures. “En d’autres termes, les indépendants ont intérêt à choisir des activités qui leur permettent de se déconnecter totalement du travail, comme le sport, les rencontres entre amis et les vacances”, peut-on lire dans les conclusions de cette étude. Bien entendu, la planification de pauses régulières exige une organisation efficace et une bonne dose de flexibilité, en particulier lorsqu’il s’agit de se réserver des périodes de repos plus longues.
"Les indépendants ont intérêt à choisir des activités qui leur permettent de se déconnecter totalement de leur travail"
Près de la moitié des indépendants (46 %) déclarent préférer prendre régulièrement des pauses-carrière préventives. Une proportion équivalente est prête à échanger des années de pension contre un surcroît de temps et de flexibilité durant leurs années d’activité. Cela signifie que plus de 60 % des indépendants souhaitent organiser leur carrière différemment et mieux utiliser le temps supplémentaire qu’offre l’augmentation de l’espérance de vie. L’assureur vie NN exhorte dès lors les pouvoirs publics à changer leur politique en matière de travail et de pension.
Financement via la pension complémentaire
“À nos yeux, il conviendrait de financer les interruptions de carrière des indépendants grâce à la pension complémentaire”, précise Colin Sanders. “Il est déjà possible d’obtenir une avance sur son plan de pension pour investir dans un bien immobilier. Nous proposons d’élargir cette possibilité aux pauses-carrière. Les indépendants auront ainsi davantage d’énergie pour travailler pendant de longues années encore. Ils prendront leur retraite plus tard, mais ce n’est pas un problème.” En tant qu’indépendant, en effet, il faut d’abord et avant tout rester en bonne santé physique et mentale.
“Ceux qui travaillent 110.000 heures pendant toute leur carrière active peuvent les concentrer sur 45 années”, estime Colin Sanders. “Mais nous devrions pouvoir choisir de les répartir, par exemple, sur 50 ans, voire plus.” Dans ce modèle de “longévité augmentée”, les indépendants optent pour l’échange d’années de pension contre des interruptions de carrière préventives et plus de temps libre et de flexibilité pendant leur carrière professionnelle. Cela accroît les chances de vivre chaque étape de la vie heureux et en bonne santé.
Moins de stress, plus de tranquillité d’esprit
Enfin, NN lance un appel au monde politique afin de réduire le stress des indépendants. “Si l’on simplifiait les tâches administratives, cela les soulagerait énormément”, souligne Colin Sanders. “Mais il faudrait aller plus loin. Les décideurs politiques devraient assurer la tranquillité d’esprit des indépendants en revoyant leur pension légale à la hausse. Le haut niveau d’inquiétude actuel montre qu’il est urgent d’améliorer la situation.”