L’investissement durable devient la norme, plus personne ne le conteste. Quel en est l’effet réel sur la société et l’environnement? Et comment le mesurer?
Un impact positif sur l’homme et l’environnement favorise la pérennité des modèles économiques, ce qui est à son tour bénéfique pour la valorisation et le rapport risque/rendement des portefeuilles d’investissement. “Hélas, les méthodes permettant de mesurer l’effet des investissements ne sont pas encore parfaitement au point”, regrette Jeroen Bos, Head of Equities chez NN Investment Partners.
Les investisseurs, organes de surveillance et organisations non gouvernementales interrogent les gestionnaires sur les émissions de CO2 de leur portefeuille, ses conséquences sur l’effet de serre, son efficacité hydrique, sa contribution aux objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, etc. Tous ces systèmes présentent encore des lacunes – pensez à la disponibilité et à la fiabilité des informations, ou encore à l’absence de standardisation. “Il est par conséquent difficile de comparer équitablement les rapports de plusieurs gestionnaires d’actifs ou produits d’investissement et, partant, de tirer des conclusions objectives de ces comparaisons”, prévient Jeroen Bos.
Empreinte carbone
Jusqu’il y a peu, on mesurait surtout l’impact des investissements à l’aune de l’empreinte carbone du portefeuille. Autrement dit: quelle est la quantité de CO2 émise par les entreprises présentes dans un portefeuille de placements donné? “Ces mesures ont suscité un net regain d’intérêt depuis la Conférence de Paris sur les changements climatiques”, poursuit Jeroen Bos. “Dans la pratique, il existe toujours plusieurs méthodes pour évaluer l’empreinte carbone, même si le secteur parvient de mieux en mieux à les faire coïncider.”
"Il existe toujours plusieurs méthodes pour évaluer l’empreinte carbone, même si le secteur parvient de mieux en mieux à les faire coïncider.”
Il est également possible de mesurer l’empreinte hydrique d’un portefeuille. “Ce sujet gagnera assurément en importance à l’heure où le débat sur la pénurie mondiale d’eau prend de l’ampleur.”
La perspective sociale joue elle aussi un rôle important dans ce contexte. Nous pensons ici au nombre de personnes qui ont obtenu un microfinancement, qui accèdent plus aisément aux médicaments, qui bénéficient d’une meilleure qualité de vie. “Sur ce plan également, la disponibilité et la comparabilité des informations sociales restent un problème”, souligne Jeroen Bos. “Mais nous encourageons activement les entreprises à communiquer à ce propos. Et nous observons déjà des progrès.”
Prudence avec les scores
“Les investisseurs peuvent inciter les entreprises à accroître leur influence sur la société ou l’environnement”, ajoute Jeroen Bos. “L’engagement des investisseurs améliore les performances financières des entreprises, les études le démontrent. Il s’agit donc d’un instrument puissant pour provoquer un changement positif. Ceci étant dit, la plupart des méthodes de mesure des scores ESG ne portent pas, à ce jour, un regard objectif sur l’actionnariat actif.”
Changement pour le mieux
La mesure de l’impact est la première étape d’un long cheminement, conclut Jeroen Bos. Le marché débattra beaucoup de cette question au cours des années à venir. “Les investisseurs fixeront-ils des objectifs spécifiques pour les émissions de CO2 de leurs placements? Y aura-t-il des pressions accrues pour exclure les plus grands pollueurs de l’univers d’investissement? Ou l’accent sera-t-il placé sur la nécessité de rechercher un changement positif avec les entreprises? Je mise sur une combinaison des trois. Chez NN Investment Partners, nous continuerons à jouer un rôle de leader dans ce domaine afin d’influer de façon positive sur le rendement financier et la société.”
Plus d’info sur investirdurablement.nnip.be