Les investisseurs sont de plus en plus nombreux à recourir au corporate engagement (ou actionnariat actif) pour influencer le comportement des entreprises. Car cet actionnariat actif n’a que des avantages: pour l’entreprise, pour l’investisseur comme pour la planète. “La plupart des entreprises sont prêtes à nouer le dialogue”, assure Faryda Lindeman (NN Investment Partners).
En Europe, l’actionnariat actif est une stratégie très populaire dans l’investissement responsable. “De nouvelles réglementations vont encore favoriser son développement”, prévoit Faryda Lindeman, Senior Corporate Governance Specialist chez NN Investment Partners. “Tout comme la pression que ressentent les entreprises et les investisseurs pour la mise en oeuvre de pratiques de management durables.” Et c’est une bonne nouvelle, car cet engagement offre de nombreux avantages. Les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sont des moteurs importants de la valeur actionnariale.
“En outre, l’actionnariat actif permet aux investisseurs d’exercer une pression et de générer un impact écologique et social positif”, poursuit Faryda Lindeman. Enfin, l’engagement aide les investisseurs à satisfaire à plusieurs exigences légales et directives, telles que le Dutch Stewardship Code qui entrera en vigueur aux Pays-Bas en 2019. Celui-ci obligera les investisseurs à faire preuve de transparence concernant leurs activités d’actionnaires actifs.
Plusieurs formes d’engagement
NN Investment Partners est un acteur de longue date de l’actionnariat actif. “Nos analystes et gestionnaires de portefeuille discutent régulièrement avec les entreprises dans lesquelles nous investissons, et nos spécialistes ESG prennent souvent part à ces entretiens”, illustre Faryda Lindeman.
“Il n’est pas rare que nous ayons accès à des membres du conseil d’administration. Par ailleurs, nous sommes actifs dans des partenariats, par exemple concernant le changement climatique dans le secteur du pétrole et du gaz, et dans l’industrie de l’huile de palme.” En dialoguant autour des questions ESG, NN Investment Partners veut enclencher un changement positif. “Il porte à la fois sur les problèmes généraux de l’entreprise et sur ses performances ESG ou sa contribution aux ODD, les objectifs de développement durable des Nations unies.”
“Si les pratiques ESG d’une entreprise nous inquiètent, nous pouvons revoir notre positionnement.”
La clé de ce processus? La matérialité, c’est-à-dire les facteurs qui ont un impact matériel sur la durabilité du modèle d’entreprise à plus long terme et sur le cours de l’action. “Il peut s’agit de normes de sécurité, d’effets sur l’environnement et d’accès à des ressources dans l’industrie minière, de questions sociales et de maind’oeuvre, de responsabilité au niveau des produits et de corruption dans les soins de santé, etc.”, énumère Faryda Lindeman. L’an dernier, NNIP a discuté de sujets liés à l’ESG avec plus de 350 entreprises.
“C’est 10% de plus qu’en 2016, et nous nous attendons à ce que cette croissance se poursuive”, conclut Faryda Lindeman. “Si les pratiques ESG d’une entreprise nous inquiètent et que le management n’est pas ouvert à nos efforts, nous pouvons revoir notre positionnement. Mais généralement, les entreprises nouent volontiers le dialogue. Car ensemble, nous pouvons avoir un impact positif et nous attaquer aux problèmes ESG qui nous touchent aujourd’hui et nous toucheront demain.”