Outlook H1 2019
Devons-nous craindre des marchés baissiers en 2019 ?
L’analyse de l’environnement macroéconomique des différentes régions du globe nous incite à être aujourd’hui prudents : les prévisions de croissance, d’inflation, de politique monétaire ou d’accès au crédit dessinent un contexte économique moins favorable aux marchés en 2019. Cela, alors que les politiques disposent de marges de manœuvre réduites (taux d’intérêt autour de zéro en zone euro, niveau d’endettement record aux Etats-Unis… ). Si certains indicateurs techniques peuvent être annonciateurs de marchés chahutés en 2019 (hausse de la volatilité, des mouvements de marchés de plus en plus intenses et rapides…), les valorisations sont aujourd’hui inférieures à leur moyenne historique et les performances actuelles des marchés ne reflètent pas la croissance des bénéfices des entreprises. Dans ces conditions, notre scénario central table sur une hausse modérée des marchés actions dans leur globalité.
Peut-on envisager un rebond sur les marchés émergents ?
En 2018 les raisons de la forte baisse sur les marchés émergents ont été nombreuses : hausse des taux d’intérêt aux US et du dollar, guerre commerciale entre Chine et les Etats-Unis… L’année 2019 semble, selon nous, s’ouvrir sous de meilleurs hospices. Certes, les fondamentaux de l’économie chinoise se sont détériorés en 2018. Ils demeurent cependant meilleurs qu’en 2015 et la Chine, principal moteur des pays émergents, a commencé à prendre des mesures pour atténuer son ralentissement, avec une relance monétaire et fiscale permettant de soutenir la consommation ou l’investissement notamment. Dès lors, le risque le plus important pour les marchés émergents -un fort ralentissement de la croissance chinoise ou un effondrement de sa devise - nous semble peu probable et nous tablons sur un rattrapage des marchés émergents.
Quelle tendance pour l’Europe ?
Dans un environnement de faible croissance, 2019 s’ouvre avec un climat de désamour en actifs risqués européens de la part des investisseurs internationaux. La décote des actions européennes par rapport au marché américain est en partie un trompe l’œil et les réponses aux incertitudes politiques actuelles – Brexit, élections européennes à venir et le bras de fer entre la Commission européenne et le gouvernement populiste italien – semblent être aujourd’hui les principaux éléments qu’attendent les investisseurs avant de se repositionner sur ces marchés. Des réponses positives à ces blocages politiques seront des éléments positifs qui devraient permettre au marché européen de rebondir. Dans l’attente de ces catalyseurs, aucune tendance forte ne devrait se dégager. Patience, sélectivité, et flexibilité seront les maîtres mots en en attendant.