Crelan
Les conflits internationaux se sont intensifiés ces derniers mois. Cela a-t-il un impact sur les stratégies d'investissement pour l'année à venir?
De toutes les forces qui influencent les marchés financiers, la géopolitique est la moins puissante. Les conflits modifient rarement la réalité économique, et lorsque c'est le cas, les entreprises s'adaptent en général rapidement. Même la guerre en Ukraine n'a pesé que brièvement sur la confiance des investisseurs. En dehors de cela, l'effet “havre de paix” et l'immunité face aux risques géopolitiques ont contribué à renforcer la domination des marchés financiers américains ces dernières années (le marché boursier US représente environ deux tiers de la capitalisation boursière mondiale). Cette prédominance engendre ses propres risques, tels qu'un manque de diversification, des attentes de croissance irréalistes et des valorisations qui le sont tout autant. La diversification géographique demeure dès lors essentielle.
Il n'existe pas d'investissement future-proof. Une tendance peut changer le monde mais se révéler un piètre investissement.
Sur les marchés boursiers, tant l'IA que les véhicules électriques ont perdu en partie la confiance des investisseurs. Ces secteurs restent-ils des investissements d'avenir?
Il n'existe pas d'investissement future-proof. Une tendance peut changer le monde et pourtant se révéler un piètre investissement. Warren Buffett a dit un jour: “Les investisseurs auraient dû abattre les frères Wright au début des années 1900”, faisant ainsi référence aux maigres rendements qui caractérisent le secteur de l'aviation, bien qu'il ait transformé le monde. À cet égard, il existe une différence majeure entre l'IA et les véhicules électriques. L'avenir de ces derniers est déterminé par des décisions politiques et donc soumis aux changements du climat politique. L'essor de l'IA est nettement plus “organique” et universel. L'IA a le potentiel de donner un coup de pouce indispensable à la croissance de la productivité. La question restant bien sûr de savoir si la création de valeur de l'IA profitera plutôt aux “producteurs” ou aux utilisateurs.