Degroof Petercam Asset Management
Où se situent les opportunités d’investissement aujourd’hui selon vous?
Nous entrevoyons surtout de belles possibilités dans les actions à moyen terme et dans l’or. Ces classes d’actifs s’intègrent bien dans un portefeuille – c’est leur principal avantage. Elles se diversifient mutuellement et peuvent prendre de la valeur, éventuellement à des moments différents. Les actions pourraient connaître une sensible baisse courant 2020. Les dommages réels causés à l’économie ne sont pas encore tout à fait clairs, et il n’est pas certain que nous reviendrons rapidement au niveau de croissance de la fin de 2019. À long terme cependant, les opportunités sont réelles. L’or devrait quant à lui bénéficier des mesures prises par les banques centrales qui gonflent leurs bilans et les gouvernements qui voient leur déficit budgétaire s’alourdir considérablement. En principe, ce facteur affaiblira les devises sous-jacentes, ce qui fera de l’or une solution intéressante. C’est d’autant plus vrai à une époque où les obligations d’État du monde entier ne rapportent pratiquement rien.
Comment la crise de 2008 vous a-t-elle aidé à mieux gérer la crise du Covid-19? Quelles leçons tirées en matière d’investissements avez-vous pu mettre en pratique?
Il est difficile de comparer la crise de 2008 à celle du coronavirus. Les causes sont très différentes, tout comme les conséquences sur les secteurs. Toutefois, la réaction des banques centrales est similaire dans les deux cas. L’une des tâches des banques centrales est de lutter contre le manque de liquidité. En 2020, c’est principalement la banque centrale américaine qui est montée très rapidement au filet. En étudiant la manière dont les marchés financiers ont répondu à l’apport de liquidité des banques centrales en 2009 et les années suivantes, nous avons pu réaliser une estimation correcte de la manière dont les marchés pourraient se comporter cette fois-ci. Nous avons assez rapidement acheté des actions et des obligations d’entreprises dès que les intentions des banques centrales ont été claires. Ce choix s’est avéré judicieux au cours des derniers mois. Sans l’exemple de 2008, notre temps de réaction aurait peut-être été un peu plus long.