Banque Degroof Petercam
En tant qu'investisseur en actions, comment positionner son portefeuille à présent que l'inflation repart à la hausse et que les relèvements des taux d'intérêt (du moins aux États-Unis) ne semblent plus si éloignés?
L’augmentation des prix est un signe de sortie de crise et en particulier d’une forte reprise de la demande des ménages. Bien que la Bourse dans son ensemble en bénéficie, l’idéal est de se positionner sur les entreprises dont le pouvoir de fixation des prix se renforce dans un tel environnement. Celles du secteur de la consommation discrétionnaire, par exemple, donc celles dont on peut se priver pendant les mois difficiles: le tourisme, le prêt-à-porter… mais aussi l’automobile. À l’annonce des résultats du premier trimestre de 2021, en effet, certains constructeurs ont fait part de très fortes hausses des prix de leurs voitures.
La pénurie de semiconducteurs a contraint les secteurs sensibles à la technologie à réduire leur production. Certains évoquent même une pénurie qui pourrait durer plusieurs années. En tant qu'investisseur technologique et/ou investisseur à long terme, faut-il s’en inquiéter?
Deux facteurs viendront sans doute atténuer la pénurie de semiconducteurs. D’abord, la baisse de la demande chinoise. Les autorités chinoises veulent freiner l’octroi de crédit afin d’éviter la surchauffe. Cela conduira à des mesures qui ralentiront la consommation. Or, la Chine achète à elle seule 60 % de la production mondiale de puces électroniques. Autre facteur: les prix plus élevés des puces incitent les producteurs de semiconducteurs à accroître leur offre à travers de nouveaux projets d’investissements, autorisant un retour vers l’équilibre entre l’offre et la demande. Cette pénurie n’est donc pas un phénomène permanent selon nous.
Quels secteurs, régions et thèmes pourraient bénéficier le plus largement du plan d'infrastructure massif de Joe Biden?
Les entreprises qui bénéficieront le plus de ce plan sont les entreprises américaines locales et issues des secteurs des matières premières, de l’industrie et de la finance. Elles ont été les laissées-pour-compte du rallye boursier des cinq dernières années et se négocient à une décote par rapport aux grandes valeurs technologiques et pharmaceutiques.