Fidelity Fund
En tant qu'investisseur en actions, comment positionner son portefeuille à présent que l'inflation repart à la hausse et que les relèvements des taux d'intérêt (du moins aux États-Unis) ne semblent plus si éloignés?
L’inflation élevée observée aujourd’hui est probablement transitoire et influe peu sur les taux d’intérêt toujours bas, voire très bas en termes réels. Seule une boucle ‘hausse des prix, hausse des coûts’, notamment salariaux, pérennise l’inflation. Or, nos analystes notent actuellement des hausses de coûts limitées dans le temps et dans l’espace, les États-Unis et la Chine étant davantage sous pression que le reste du monde. Cela dit, cette menace justifie une certaine méfiance vis-à-vis de titres qui intègrent généreusement des perspectives de profits lointaines, très sensibles à une hausse des anticipations d’inflation. Nous avons en revanche renforcé depuis un an nos expositions à des valeurs cycliques tant dans la sphère technologique qu’industrielle.
Alors que les marchés boursiers continuent de battre des records et que les valorisations sont à la hausse, faut-il s'attendre à une plus grande volatilité à court terme?
Les perspectives bénéficiaires, très favorables cette année, explique cette hausse. Plutôt qu’une comparaison avec l’année passée, ce qui aurait peu de sens compte tenu du coup d’arrêt porté à l’économie, nous comparons les profits avec ceux de 2019. Si les profits européens pour 2021 pourraient être à peine supérieurs, à l’échelle mondiale, nous attendons 15% de hausse en moyenne, tirée par l’Asie. Cet effet ‘bouteille de champagne’ avec un ‘pop’ de sortie de crise va s’atténuer. Le déclin démographique et la plus forte pression fiscale seront des freins. L’excès de dette est également une source de volatilité.
Quels secteurs, régions et thèmes pourraient bénéficier le plus largement du plan d'infrastructure massif de Joe Biden?
Les investissements publics considérables sécurisent les perspectives de croissance à l’échelle mondiale avec une diffusion qui dépasse les frontières sectorielles et géographiques. Bien que nous ayons un biais en faveur des valeurs de croissance, c’est la composante cyclique qui est privilégiée. Nous restons en revanche circonspects à l’égard du potentiel de hausse des banques en général.