Degroof Petercam
Les actions européennes sont traditionnellement moins chères que les actions américaines. Dans le contexte géopolitique actuel, cet écart de valorisation peut-il encore être comblé?
La prime de valorisation entre l’Amérique et l’Europe reflète non seulement des perspectives de croissance à long terme meilleures pour les États-Unis que pour l’Europe, mais aussi (et surtout) un contexte plus favorable pour le petit porteur. Cette différence n’est, à nos yeux, pas près de changer. D’ailleurs les Américains ne s’y trompent pas: quelque 40% de la Bourse américaine est détenue par les particuliers.
Après des décennies de baisse constante des taux d'intérêt, la tendance s'est inversée. Pensez-vous que la hausse des taux d'intérêt va se poursuivre? Et qu'est-ce que cela signifie pour un investisseur en obligations?
La prime de valorisation entre l’Amérique et l’Europe reflète surtout un contexte plus favorable pour le petit porteur.
Les taux d’intérêt arrêteront de monter lorsque les banques centrales auront réussi à dompter l’inflation. Aux États-Unis, la Fed a, selon nous, fait preuve d’un état d’esprit suffisamment belliqueux envers l’inflation pour espérer atteindre cet objectif dans le courant de l’année. Cela devrait permettre aux taux d’intérêt américains de se stabiliser. En Europe, cela prendra sans doute un peu plus de temps.
Le coronavirus a joué à nouveau des tours à l'économie chinoise dans les premiers mois de 2022. Comment voyez-vous l'évolution de la confiance des investisseurs dans les marchés émergents cette année?
Les actions des marchés émergents possèdent des caractéristiques qui en font des actifs à haut potentiel. Leur performance au premier semestre de 2022 a déçu. Les bases d’une reprise boursière s’y dessinent mais il est trop tôt pour qu’elle puisse être catalysée. Pour cela, deux conditions doivent être remplies: la fin de la politique du “zéro covid” en Chine – accompagnée d’une relance fiscale crédible – et un dollar qui cesse de s’apprécier.