Candriam
Après une année boursière 2021 exceptionnellement forte, le marché a été durement touché par les hausses de taux d'intérêt et la guerre en Ukraine. Quand voyez-vous une reprise?
Nous prévoyons une décélération de l’inflation au second semestre grâce à une stabilisation des prix des matières premières.
Restaurer la confiance des investisseurs implique de les rassurer sur la maîtrise de l’inflation. Nous prévoyons une décélération de l’inflation au second semestre, bénéficiant d’une résorption progressive des goulets d’étranglement et d’une stabilisation des prix des matières premières. Le niveau auquel se stabilisera l’inflation sera-t-il jugé acceptable par les banques centrales? De ce facteur dépendront la dose de resserrement monétaire nécessaire et le ralentissement économique qui l’accompagnera. Les marchés prennent déjà en compte aux niveaux actuels un atterrissage en douceur de l’économie – pas de croissance des bénéfices à 12 mois et une valorisation intégrant les niveaux de taux que nous connaissons pour le moment. Un freinage plus brutal de l’économie pourrait évidemment entraîner une volatilité accrue et une baisse supplémentaire des valorisations, avant de retrouver le chemin de la croissance et de bénéficier des possibilités offertes par la correction de certains excès de la période post-Covid.
Après des décennies de baisse constante des taux d'intérêt, la tendance s'est inversée. Pensez-vous que la hausse des taux d'intérêt va se poursuivre? Et qu'est-ce que cela signifie pour un investisseur en obligations?
La hausse des taux d’intérêt est le corollaire de la flambée de l’inflation. Les marchés obligataires intègrent d’ores et déjà de futures hausses des taux courts des banques centrales. Nous pensons que la période de taux d’intérêt négatifs devrait prendre fin cette année en Europe, offrant à nouveau, par la suite, des rendements décents et des opportunités d’investissement dans ce segment. Pour autant, nous ne prévoyons pas de spirale inflationniste, de processus auto-entretenu d’une hausse des prix, car les augmentations salariales devraient rester modérées, notamment en Europe.