Selon la société pharmaceutique et de diagnostics Roche, qui a célébré cette année son 100e anniversaire de présence en Belgique, le pays connaît un écart significatif en matière de santé. Les dépenses de santé sont de moins en moins proportionnelles aux gains de santé pour la société et les patients.
Roche appelle tous les acteurs et parties prenantes à aborder ensemble la fragmentation et l'inefficacité des soins de santé, ce qui, selon l'entreprise, est tout à fait possible sans augmenter le budget actuel.
Les chiffres sont éloquents: la Belgique se classe quatrième en Europe en termes d'investissements en santé, soit un peu plus de 10% du produit intérieur brut (PIB). Cependant, lorsqu'on examine un indicateur important de la santé, tel que la mortalité évitable, notre pays tombe à la quinzième place du peloton en Europe.
Pourquoi combler l'écart en matière de santé est-il une priorité pour Roche? Les recherches montrent en effet que les Belges sont plutôt satisfaits de leur système de santé. Cependant, la prévention, diagnostic, traitement et le suivi thérapeutique ne sont pas intégrés pour réduire la complexité des parcours de soins. Roche affirme que les ressources disponibles pourraient être utilisées plus efficacement en intégrant tous les composants des soins dans une vue d’ensemble. L’entreprise estime également que l’industrie fait partie de cette collaboration visant à combler l’écart en matière de santé.
Lenteurs des approbations
L'un des points sensibles soulevés par Roche concerne les longues attentes avant qu'un médicament ou un test diagnostique ne soit remboursé en Belgique. Concrètement, cela signifie que les patients en Belgique, par rapport aux autres pays d'Europe, doivent attendre plus longtemps avant d'accéder aux médicaments innovants. Le remboursement des tests diagnostiques prend également du temps, ce qui empêche souvent de commencer un traitement approprié en temps voulu.
L'innovation en santé n'a de sens que si elle atteint ceux qui en ont besoin. Le cadre d'accès actuel pour les tests et les médicaments doit être revu, rendant l'évaluation et le remboursement lents et inefficaces par rapport aux autres pays de l'UE. Nous devons accélérer l'accès à l'innovation.
Après l'autorisation de mise sur le marché par l'Agence européenne des médicaments (EMA), un patient belge doit attendre en moyenne 565 jours pour accéder à un médicament innovant, plaçant la Belgique au 21e rang peu enviable en Europe. Pour les tests diagnostiques, le délai d'attente est encore plus long, parfois jusqu'à 40 mois.
Un cadre coherent pour la recherche et l’innovation
La Belgique a longtemps été un centre attractif pour la recherche et le développement pharmaceutiques et biotechnologiques, offrant aux patients un accès rapide et gratuit à des traitements avancés. Le choix de la Belgique comme site d'essai est motivé par ses autorités expertes, ses centres de recherche de premier plan, ses investigateurs expérimentés et l'approbation rapide des essais de Phase I en 15 jours.
Cependant, le nouveau règlement de l'UE a uniformisé les règles du jeu, rendant essentiel pour la Belgique de simplifier les mises en place, de réduire les coûts et de surmonter les défis liés au recrutement des patients en raison du scepticisme public.
Avantages de la détection précoce
La Belgique investit trop peu dans la prévention et le dépistage, selon Roche. À juste titre, car les experts s'accordent à dire que l'actuel investissement d'environ 2% du budget de la santé, ainsi que la fragmentation des mesures, est insuffisant pour prévenir et détecter à temps les maladies (chroniques) dans notre pays.
Il est nécessaire d'augmenter les investissements dans la prévention et le dépistage pour atteindre la recommandation européenne de 3%, et idéalement, évoluer vers les 5% recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Une détection et un traitement précoces atténuent les souffrances des patients et réduisent considérablement les coûts des soins de santé.
Les soins de santé ne se résument pas à une dépense mais à un investissement. En donnant la priorité à la prévention, nous pouvons détecter les maladies plus tôt ou même les prévenir, souvent garantir des traitements plus efficaces et permettre le rétablissement, rendant notre système de santé plus durable.
La voix du patient
Roche croit que les patients ont une voix cruciale dans le processus de décision en matière de santé. C'est la seule façon de combler l'écart en matière de santé. Cependant, cela n'est pas une évidence. Par exemple, l'accès facile aux essais cliniques est loin d'être garanti. Les patients doivent eux-mêmes rechercher activement des informations pour se tenir au courant des opportunités nationales et internationales.
Notre mission est d'assurer que tous les patients accèdent plus rapidement aux traitements innovants. En Belgique, de nombreux patients manquent un traitement en raison des processus d'approbation lents. Des solutions innovantes sont urgemment nécessaires pour garantir un accès rapide et de meilleurs résultats en matière de santé.
Déclaration d'intention pour le changement
Pour Roche, le 100e anniversaire de sa présence en Belgique a été le moment idéal pour dénoncer cet écart en matière de santé. Dans une déclaration d'intention, l'entreprise a plaidé pour des approbations plus rapides des essais cliniques, pour un remboursement accéléré des médicaments et des tests diagnostiques, pour davantage d'investissements dans le dépistage et la prévention, et pour une collaboration renforcée entre tous les acteurs du système de santé. Ces intentions ont été confirmées par les General Managers des deux filiales belges, Marie-José Borst et Isabelle Decker.
Roche s'engage à poursuivre sur cette voie qui doit ouvrir la voie à une meilleure collaboration et à des efforts concrets à tous les niveaux et entre tous les acteurs pour combler l'écart en matière de santé.