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“Une technologie qui n’est pas adoptée n’a pas de valeur business”

Gérard Purnode (John Cockerill) et Philippe Nemery (SAP)

Une fois la crise du coronavirus traversée, et malgré les incertitudes engendrées par la guerre en Ukraine, on constate que les entreprises belges enregistrent des résultats supérieurs aux prévisions. Quel est le rôle joué par le numérique dans ces performances? Et quels défis pose-t-il en termes de ressources humaines et de cybersécurité? La réponse dans cette table ronde de SAP en collaboration avec delaware, Deloitte, Flexso, Ordina et Echo Connect.

Innovation numérique et entreprises: comment se développer à la vitesse de la lumière?

La thématique de la digitalisation est à l’ordre du jour de tous les comités de direction comme dans les rangs des collaborateurs, remarque Philippe Nemery, Head of Customer Solution Advisors BeLux chez SAP. “D’où l’accélération actuelle de la réflexion autour de la digitalisation: nous avons été exposés à de nouvelles technologies dans notre quotidien, pourquoi ne pourrait-on pas continuer à les utiliser dans notre environnement professionnel?”

À présent, les entreprises vendent de l’air comprimé en mettant des compresseurs à disposition chez leurs clients. Cela nécessite de développer les activités (digitales) de ce nouveau business model.

Philippe Nemery
Head of Customer Solution Advisors BeLux chez SAP

Les deux siècles d’histoire de John Cockerill, qui met au point des solutions technologiques à grande échelle pour répondre aux besoins de son temps, ont été marqués par une innovation constante, souligne son Chief Information Officer, Gérard Purnode. Autant dire que la numérisation n’y est pas un vain mot. “Début 2019, juste avant la pandémie, notre direction

générale a exprimé sa volonté de donner une nouvelle orientation, un nouvel élan à l’informatique. Nous avons ainsi engagé une transformation digitale visant en priorité à soutenir notre excellence opérationnelle en offrant un environnement de travail moderne.”

Parc zoologique

Le niveau d’avancement d’une entreprise sur le chemin de la digitalisation dépend moins de son secteur d’activité que de l’organisation elle-même. “Ce mouvement ne s’arrêtera pas”, estime Philippe Nemery. “On lance des chantiers que l’on fera évoluer en fonction des besoins, de la compétition, du marché, etc. C’est pourquoi les entreprises cherchent à intégrer beaucoup de flexibilité, d’agilité au sein de leurs équipes. Elles doivent avoir l’esprit ouvert, faire de la veille technologique, mais aussi disposer de plateformes robustes qui permettent de changer de voie si cela s’impose.”

Gérard Purnode, CIO de John Cockerill
Gérard Purnode, CIO de John Cockerill
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Gérard Purnode confirme: “Dans un monde en pleine mutation, un de nos défis est en effet d’introduire de nouvelles technologies, de nouvelles solutions dans une approche agile tout en assurant dans la durée une cohérence d’architecture afin d’éviter ce que j’appelle le ‘parc zoologique’. Autrement dit, un système très hétérogène qu’il devient difficile de gérer. John Cockerill n’en est pas encore au stade où chacun de nos départements innoverait avec une parfaite autonomie.”

Certaines entreprises réfléchissent d’abord à la cohabitation entre de nouveaux systèmes et leurs systèmes existants, tandis que d’autres décident d’adopter radicalement de nouveaux processus parce qu’elles doivent changer de business model, reprend Philippe Nemery. “Prenez les entreprises qui vendaient autrefois des compresseurs. À présent, elles vendent de l’air comprimé en mettant des compresseurs à disposition chez leurs clients. Cela nécessite de développer un autre business model, de calculer les coûts et revenus différemment, ce qui a un impact sur toute l’organisation: activités de gestion et maintenance des assets, services offerts, etc.”

Le cloud permet une innovation rapide, prolonge l’expert de SAP. “Le développement et l’accès aux applications utilisant les données hébergées dans le cloud autorisent une approche fail fast: de façon agile, on crée en quelques semaines un prototype de l’application, on évalue la plus-value avec le business et on décide sur le roll-out.

Philippe Nemery, Head of Customer Solution Advisors BeLux chez SAP
Philippe Nemery, Head of Customer Solution Advisors BeLux chez SAP

Gérard Purnode livre à ce propos sa propre équation: “Une technologie qui n’est pas adoptée n’a pas de valeur business. Nous résumons cela par notre formule magique: V = Q x A. Autrement dit, la Valeur de mon projet est égale à la Qualité de la solution – qu’il s’agisse de solutions SAP, Microsoft, etc. – multipliée par son Adoption effective.”

Comment facilite-t-on l’adoption d’une technologie au sein d’une entreprise? “Il existe des méthodologies aujourd’hui, mises en œuvre en parallèle à la gestion de projet”, éclaire le CIO. “Qui va être impacté? Quelle sera la nature de cet impact? Qu’est-ce que ces personnes auront à y gagner et à y perdre? Un tel processus passe par une communication transparente et par des plans de formation, notamment.” Philippe Nemery acquiesce: “Il faut encadrer les personnes dont l’activité est aidée par la technologie, l’intelligence artificielle, l’automatisation, etc. Cet accompagnement demeure primordial dans la transformation digitale.”

Budget et guerre des talents

Une transformation d’une telle envergure pose naturellement la question du budget. Mais aussi celle de la valeur ajoutée, complète Gérard Purnode: “Parler de la valeur ajoutée pour le business ouvre vraiment des perspectives perspectives. Évidemment, cela représente un défi pour les équipes informatiques, qui se composent d’abord d’experts techniques. Cette opportunité de déployer une vision globale, qui met en avant la valeur ajoutée business, est d’ailleurs assez emblématique de l’évolution de l’IT vers le digital.”

La formule gagnante de la transformation digitale? V = Q x A!

Gérard Purnode
CIO de John Cockerill

Le budget n’est pas le seul obstacle sur la route de la numérisation: la quête des talents n’est pas moins épineuse, selon le CIO. “C’est un problème autant pour les partenaires qui nous accompagnent que pour nos équipes en interne. On voit bien que la demande est en train d’exploser. Même chez nos partenaires extérieurs, on est très attentif à ce que chaque collaborateur ait une mission qui lui plaise, sinon il pourrait bien faire ses valises. Ce manque de ressources digitales nous force à imaginer des solutions nouvelles. Nous devons mettre en place des filières de développement alternatives, et les entreprises ont ici un rôle important à jouer.” Et ce n’est pas un luxe, car, chez John Cockerill, disposer des talents nécessaires est essentiel pour poursuivre notre transformation digitale.”

Cybersécurité

La digitalisation et le mode de travail hybride, qui s’est largement imposé avec la crise sanitaire, placent naturellement la cybersécurité au coeur des débats. “Nous avons ainsi engagé des plans d’actions selon deux axes majeurs: un axe technologique – avec despare-feu et des solutions d’authentification plus robustes, notamment – et un axe humain, visant à sensibiliser chacun au rôle qu’il a à jouer dans ce cadre”, indique Gérard Purnode. “C’est à ce titre que nous menons régulièrement des exercices de phishing et déployons des sensibilisations en mode e-learning.”

“On ajoute de l’intelligence artificielle dans tous les systèmes afin de repérer les anomalies”, illustre encore Philippe Nemery. Et c’est indispensable, conclut Gérard Purnode: “La surface d’attaque est telle qu’il faut ce genre de solution pour vraiment se protéger.”

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