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“Maîtrisez vos émotions et restez sourds aux grands appels prophétiques”

Mikael Petitjean ©Frédéric Raevens

Diversifier adéquatement son portefeuille, donner du temps au temps, et maîtriser ses émotions. Pour Mikael Petitjean, Chief Economist de Waterloo Asset Management, cette ligne de conduite permet à tout investisseur de traverser toutes les turbulences de marché.

Quel conseil donner aux détenteurs de portefeuille aujourd’hui?

Le conseil le plus important est de maîtriser ses émotions et, surtout, de ne pas se laisser envahir par la peur. Les investisseurs qui sont guidés par leurs sentiments réagissent trop souvent aux nouvelles en croyant que le pire est toujours pour demain. Ils cherchent à anticiper les corrections boursières en vendant et en sortant du marché. C’est une erreur lourde de conséquences.

Pourquoi?

Vendre lorsqu’on est envahi par la peur pour thésauriser est la pire réaction. En croyant se protéger, ces investisseurs s’appauvrissent. Ils sont d’abord rassurés en constatant que les cours de bourse continuent de baisser. Toute nouvelle baisse les convainc qu’ils ont évité le pire. Ils sont alors victimes du biais de confirmation qui consiste à ne sélectionner que les informations validant leurs aprioris. Cela les amène à réagir trop tard quand le marché se redresse. Ils y reviennent systématiquement lorsque les nouvelles positives sont relayées par les médias alors que le marché les a déjà anticipées. Ils réinvestissent trop tard, à un niveau plus élevé que celui auquel ils avaient vendu. Au bout du compte, ils se retrouvent moins bien lotis que les personnes qui sont restées investies, en se détachant de leurs émotions.

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Vendre lorsqu’on est envahi par la peur pour thésauriser est la pire réaction.

Mikael Petitjean
Waterloo Asset Management

Il faudrait donc demeurer insensible aux chiffres moroses des mois qui viennent de s’écouler?

Oui, à condition d’avoir un gestionnaire qui a correctement diversifié votre portefeuille et de ne pas avoir besoin de ce capital. En règle générale, plus les cours des indices boursiers ont baissé, plus il faut acheter au lieu de vendre. Vous savez, 70% des meilleurs jours de bourse interviennent moins de 2 semaines après les pires jours de bourse, ce qui veut dire que les rebonds dans le marché interviennent très rapidement. Il est d’ailleurs regrettable d’avoir autant de grandes figures médiatiques qui surfent sur l’actualité pour prophétiser le pire et poussent les gens à paniquer. Ils ont une lourde responsabilité dans cette destruction massive de richesse. Ce catastrophisme calculé maximise l’audimat et la vente de leurs livres, au détriment de celles et ceux qui les écoutent ou les lisent. On en vient même à comparer la Bourse à un casino.

Elle ne l’est pas un peu ?

Elle l’est effectivement pour les plus crédules et les moins instruits d’entre nous. Vous savez, je ne connais aucun casino qui offre une espérance de gain réel et annuel, égale à environ 7,5 %, dividendes inclus, ni aucun casino dans lequel il est possible de gagner 75 % du temps à la fin d’une année. C’est pourtant le cas du S&P 500. Certes, les marchés sont « bipolaires » : ils passent de phases euphoriques aux phases dépressives à intervalles plus ou moins réguliers. Souvenez-vous de la crise des « dot.com » au début des années 2000, de la crise financière qui a éclaté en 2008. Même dans ces cas extrêmes néanmoins, en imaginant le pire scénario, celui d’investir au plus haut niveau précédant la crise, il fallait juste être diversifié et laisser du temps au temps : vous auriez malgré tout obtenu aujourd’hui un rendement annualisé supérieur à 6% et à 9%, dividendes inclus, avant inflation, frais de transactions et de gestion.

La seule façon d'éviter les erreurs est de ne pas investir, ce qui constitue la plus grosse des erreurs.

Mikael Petitjean
Waterloo Asset Management

Comment éviter de s’exposer aux soubresauts émotionnels?

Ne cherchez pas à anticiper les mouvements de marchés. Ne tombez pas dans le “courtermisme” que l’on reproche tant aux responsables politiques. Laissez du temps au temps. Un bon investissement est un investissement suffisamment “ennuyeux” dans le sens où, une fois que la décision d’investir est prise, il ne faut pas commencer à regarder la performance de son portefeuille au jour le jour. Il suffit largement de faire le point avec son gestionnaire une fois par an. Chez Waterloo Asset Management, nous ne cherchons pas à jouer aux apprentis sorciers. Une bonne gestion du risque consiste avant tout à ne pas décrocher de la performance offerte par le marché. Nous cherchons avant tout à offrir la meilleure adéquation possible entre le profil de risque du client et son portefeuille d’investissement. Et gardez en tête la phrase que John Templeton, le père des SICAV aux Etats-Unis, répétait lorsqu’il était encore en vie : la seule façon d'éviter les erreurs est de ne pas investir, ce qui constitue la plus grosse des erreurs.

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