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"Seule, l'électricité verte ne suffira pas"

Juan Vazquez, directeur général de Gas.be: "Les panneaux solaires et les voitures électriques ne sauveront pas le monde." ©Marco Mertens

L’électricité n’est pas la solution ultime pour une société pauvre en carbone. Le gaz y jouera également un rôle-clé. "Les panneaux solaires et les voitures électriques ne sauveront pas le monde", résume Juan Vazquez, directeur général de Gas.be.

En Belgique, nous consommons 170 TWh (térawatts-heure) de gaz par an. Deux fois plus que l’électricité. "Le gaz n’est pas seulement utilisé pour le chauffage", explique Juan Vazquez, directeur général de Gas.be. "Une partie du gaz consommé sert à produire de l’électricité, ou comme matière première pour la production d’hydrogène, par exemple. Et de plus en plus de voitures roulent au GNC, le gaz naturel comprimé."

Pourtant, c’est l’électricité qui est au centre de toutes les attentions. En Belgique comme dans de nombreux pays, la plupart des entreprises se tournent vers l’électrification pour neutraliser leurs émissions de CO2 d’ici à 2050. Ce n’est toutefois pas le Graal, prévient Juan Vazquez: "Comment pourrons-nous produire suffisamment d’électricité pour concrétiser cette ambition? D’autant qu’il faudra faire sans centrales nucléaires, si nous suivons les tendances actuelles. Or, ces centrales produisent 51% de l’électricité consommée en Belgique. Et il est à peu près acquis que nos panneaux solaires et nos éoliennes ne produiront pas assez d’énergie renouvelable pour répondre à la demande en 2050. Nous ne pourrons donc atteindre cet objectif qu’en faisant appel au gaz."

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Déficit d’énergie renouvelable

L’énergie verte n’est pas disponible en permanence: ensoleillement et vent ne sont pas toujours suffisants. De même, la demande d’électricité a tendance à augmenter en hiver, précisément lorsque l’ensoleillement est moindre. En outre, le stockage en batteries ne permet pas d’assurer plusieurs jours, semaines ou mois de consommation. Et le stockage d’électricité verte s’avère extrêmement coûteux: plus de 100 euros/MWh, contre 80 euros/MWh pour le stockage d’hydroélectricité (produite à partir d’eau courante ou tombante). Alors que le stockage de 1 MWh de gaz coûte à peine 0,07 euro.

Le gaz restera plus que jamais au cœur du mix énergétique belge et européen au cours des décennies à venir.

Juan Vazquez
directeur général de Gas.be

"Le déficit d’énergie renouvelable doit être compensé par des moyens de production bon marché et disponibles en permanence", indique encore Juan Vazquez. "Le gaz répond à ces deux critères."

Les méthodes de production durables ont le vent en poupe. On voit apparaître un nombre croissant de projets de biogaz, avec du gaz produit par fermentation d’une masse biologique présentant une haute teneur en humidité, comme des déchets verts, du lisier animal, du maïs et des déchets alimentaires. Le power-to-gas (gaz éolien) est lui aussi en plein essor. "Il est par exemple possible de convertir l’énergie électrique générée par des éoliennes en énergie chimique sous la forme de gaz", illustre Juan Vazquez. "Le gaz est appelé à devenir de plus en plus durable et renouvelable!"

Moteur de notre mobilité

Le gaz peut également jouer un rôle important en matière de mobilité. De nombreuses personnes hésitent toujours à acheter une voiture électrique: les prix d’achat sont trop élevés, on ne trouve pas assez de bornes de rechargement en Belgique, et l’autonomie des véhicules électriques reste relativement limitée.

"Il existe déjà une alternative à part entière: il est parfaitement possible de remplacer les voitures diesel polluantes par des voitures au GNC, qui émettent très peu de CO2", affirme Juan Vazquez. "La Belgique compte environ 10.000 voitures GNC, dont les émissions de particules fines sont inférieures de 77% à celles des voitures diesel. Et notre pays a équipé près de 100 stations-service d’une pompe de gaz naturel comprimé. Enfin, le gaz est le carburant alternatif idéal pour les navires et camions qui effectuent des transports sur de longues distances."

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77%
particules fines
La Belgique compte environ 10.000 voitures GNC, dont les émissions de particules fines sont inférieures de 77% à celles des voitures diesel.

À l’inverse du LPG, le GNC est plus léger que l’air. Les véhicules au gaz naturel peuvent donc utiliser les parkings souterrains. Et comme le GNC est transporté par conduites et canalisations souterraines, le nombre de camions-citernes sur nos routes pourrait considérablement baisser. D’ailleurs, plusieurs constructeurs jugent que cette technologie est promise à un plus grand avenir que la voiture électrique. Pourquoi? Parce que ces véhicules ne sont pas beaucoup plus chers à produire que les voitures essence ou diesel. En moyenne, le prix de vente d’un véhicule GNC dépasse de 2.000 euros celui d’un véhicule classique équipé d’un moteur à explosion. En revanche, une voiture électrique est presque deux fois plus chère.

À terme, les véhicules électriques assumeront une grande part de notre mobilité, Juan Vazquez en est convaincu. "Mais ce processus s’étalera sans doute sur 10 à 15 ans. Grâce au GNC, il d’ores et est déjà possible d’apporter sa pierre à l’édifice d’un environnement plus sain et d’un air plus propre. Rien qu’en Italie, près d’un million de voitures circulent déjà au gaz naturel comprimé. La situation belge est absurde: tout le monde attend que les voitures électriques gagnent en performance et que leur prix baisse, alors qu’il existe des solutions abordables et qui permettent d’avoir dès maintenant un impact positif sur le climat."

Objectifs et moyens

Bien que notre société soit obnubilée par la réalisation des objectifs climatiques, nous ne nous arrêtons que trop rarement à la manière d’atteindre ces objectifs, déplore Juan Vazquez. "Seule, l’électricité verte ne suffira pas. Il faut cesser ce fétichisme! Le gaz restera au cœur du mix énergétique belge et européen au cours des décennies à venir. Et contrairement à ce que certains affirment, les réserves connues sont suffisantes pour au moins 200 ans. En Belgique, nous n’avons aucune inquiétude à avoir. L’approvisionnement des Pays-Bas s’arrêtera effectivement en 2029, mais nous disposons notamment d’une liaison directe par pipeline avec la Norvège, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. L’approvisionnement en gaz est absolument garanti pour les années à venir."

Les activités de Gas.be

Gas.be est l’association des gestionnaires du réseau de distribution et de transport du gaz naturel dans notre pays. Elle était auparavant connue sous le nom d’ARGB (Association royale des gaziers de Belgique). La fédération joue un rôle (notamment technique) essentiel dans le développement de l’industrie gazière en Belgique.

"Dans notre propre laboratoire, nous testons de nouvelles chaudières pour les fabricants et les autorités: nous déterminons si elles répondent à toutes les exigences de sécurité, légales et techniques imposées par l’Europe", avance Juan Vazquez, directeur général de Gas.be.

"Avec les autorités, nous fixons également les normes pour les installateurs. Et nous avons notre label de qualité Cerga pour les installateurs de gaz: une garantie de qualité, de sécurité et de savoir-faire. Les installateurs peuvent choisir de s’y inscrire. Ils suivent alors des formations et obtiennent un certificat. Ils prouvent ainsi qu’ils sont au courant des dernières normes et réglementations. Par ailleurs, nous contrôlons plusieurs installations chaque année afin de confirmer qu’elles ont été réalisées conformément aux normes Cerga. Le label n’est pas obligatoire. Ceci étant, 2.400 des 10.000 installateurs que compte notre pays l’ont décroché. C’est une garantie supplémentaire pour le client."

Informations correctes

Enfin, Gas.be fait la promotion du gaz en général. Ce qui n’est pas inutile, vu la mauvaise image qu’il véhicule. "Les combustibles fossiles sont tous logés à la même enseigne, et c’est totalement injustifié pour le gaz", défend Juan Vazquez. "Notre fédération a toujours fait preuve de discrétion ces dernières années, mais vu les nombreuses absurdités que nous lisons et entendons sur le gaz, il est temps pour nous de monter au créneau et de fournir des informations correctes."

 

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