L’entreprise où Marc travaillait a connu une longue restructuration. Lorsque son poste a été délocalisé à Paris en 2016, il n’a pas suivi. Marc a donc dû rechercher un nouvel emploi. Il n’avait plus sollicité de poste depuis 1985 et n’avait jamais rédigé de CV.
"J’ai commencé à travailler à 21 ans, après mon service militaire et avec un diplôme d’électricien en poche. Mon premier employeur était Bell Telephone à Anvers. J’y suis entré comme dessinateur technique. Par la suite, j’ai travaillé pour d’autres entreprises de télécommunications."
Marc a perdu son emploi voici deux ans: son poste a été délocalisé après une restructuration. Il a pris un congé sabbatique de six mois avant de se lancer en quête d’un nouvel emploi.
"Pour moi, c’était un monde nouveau. Cela faisait 30 ans que je n’avais plus sollicité d’emploi. Je n’avais même pas de CV! Heureusement, j’ai été bien accompagné par RiseSmart, qui a pris en charge la procédure de reclassement professionnel. C’était une expérience très positive. En outre, je suis arrivé dans un groupe de discussion composé de personnes partageant ma philosophie. Là aussi, les choses se sont très bien passées."
Parfois, j’ai eu l’impression que mon âge était un obstacle. Mon profil correspondait à 90% à ce qui était demandé dans l’offre d’emploi; pourtant, certaines entreprises ne voyaient pas en moi un candidat adéquat.
Dans sa dernière fonction, Marc était formateur. Il espérait exercer un job similaire dans une autre branche, mais il n’est pas parvenu à trouver chaussure à son pied. "Parfois, j’ai eu l’impression que mon âge était un obstacle. Mon profil correspondait à 90% à l’offre d’emploi, et pourtant, certaines entreprises ne voyaient pas en moi un candidat adéquat. J’y ai appris à demander systématiquement un feed-back. C’est enrichissant et très utile pour les entretiens suivants."
Via un bureau de sélection externe, Marc a abouti chez Xylos. "Nous étions à la recherche d’un consultant spécialisé dans la téléphonie IP et les communications unifiées (fusion de l’e-mail, de la VOIP, du chat, de la webconférence, etc.)", indique Tanja Somers, Head of Recruitment chez Xylos. "De tels profils ne sont pas aisés à trouver."
"Ma première impression était celle d’un homme calme, agréable. L’entretien a débuté de manière un peu laborieuse, mais Marc a rapidement désamorcé la situation avec son humour et son dynamisme. J’ai aussitôt senti qu’il ne voulait pas rester les bras croisés et désirait aller de l’avant."
Nous recherchions un consultant spécialisé dans la téléphonie IP et les communications unifiées. Ces profils ne sont pas aisés à trouver.
"Marc n’a pas dû nous convaincre de son expérience et de ses connaissances techniques. Pour nous, c’est le dynamisme d’un candidat et sa passion pour l’informatique qui importent. Le potentiel aussi joue un grand rôle. Cela s’est confirmé lors d’un entretien technique. Marc a signalé avoir suivi une formation sur les voitures électriques. À partir de cette formation et d’une autre, il avait lui-même réalisé un cours. Il nous a démontré qu’il serait un bon complément pour l’équipe et nous lui avons proposé un contrat ferme."
Sur le terrain, Marc est le doyen. "Certains collègues parlent de choses que j’ai déjà connues et sur lesquelles je peux donner des conseils. Nous plaisantons à ce propos, mais ce sont surtout de bons collègues. L’atmosphère est très agréable."
Tanja est de cet avis: "Dans les situations de stress, Marc conserve toujours son calme. De plus, le transfert de connaissances revêt une grande importance à nos yeux. Chacun est simultanément élève et professeur, et Marc le comprend très bien."
Une période d’inoccupation est un test de résistance. C’est vrai pour tous les salariés, mais un peu plus encore pour les personnes de plus de 50 ans. À plus forte raison si vous avez travaillé de longues années pour le même employeur, et occupé la même fonction. Votre conviction de finir votre carrière chez lui vole soudainement en éclats. Votre zone de confort s’éloigne.
Il faut prendre le temps de digérer cet événement. Certaines personnes sont trop pressées, craignent les conséquences financières d’une période d’inactivité et souhaitent remonter en selle dès que possible. Ce n’est pas toujours la meilleure solution. Les plus de 50 ans se trouvent à un âge où le quotidien peut être bouleversé, par exemple par l’accompagnement de parents malades. Certaines personnes ont besoin d’un mois pour redémarrer, d’autres de six mois. Une chose est sûre: prendre le temps nécessaire est très important.
C’est aussi le moment de penser à ce que vous souhaitez: le même emploi, un autre poste, un lieu de travail plus proche de votre domicile, une réorientation par la formation… Soyez honnête avec vous-même (et ce n’est pas simple!): quelles sont vos forces et votre expérience, comment désirez-vous exploiter vos atouts à l’avenir? Sachez que le comptable d’aujourd’hui n’est pas le comptable de demain. Les emplois changent. Les personnes aussi.
Vous avez plus de 50 ans et envisagez de retrouver un emploi? Ne tombez pas dans le piège qui consiste à considérer votre âge comme une limitation. Soulignez-en au contraire les avantages: votre expérience, votre maturité, vos connaissances humaines. Votre date de naissance ne doit pas impérativement figurer sur votre CV. Les employeurs s’intéressent davantage à votre parcours professionnel.