Voici quatre ans, Alesia Evdokimova épluchait quotidiennement les sites d’offres d’emploi en quête d’un poste administratif. Elle envoyait des centaines de candidatures et, souvent, on lui répondait qu’elle manquait d’expérience. Jusqu’au jour où elle a effectué un stage à l’International Academy of Osteopathy (IAO).
Elle était âgée de 13 ans lorsqu’elle est arrivée en Belgique accompagnée de ses parents. "La langue, le permis de séjour, la méfiance des gens… Ce fut une période difficile", confie Alesia Evdokimova. Pourtant, ils se sont accrochés.
À l’âge de 19 ans seulement et après avoir donné naissance à son premier enfant, Alesia a commencé à travailler comme réceptionniste dans un hôtel. "Ce n’était pas le meilleur choix", sourit-elle à l’évocation de cette première expérience malheureuse. Le plus dur, cependant, était encore à venir: combiner une vie professionnelle et la situation de jeune maman. Sans personne sur qui compter.
Son employeur faisant preuve de peu de compréhension, Alesia a été contrainte de quitter son poste. Les missions temporaires qu’elle a ensuite assumées ne se sont pas mieux déroulées. Elle a finalement décidé de rester à la maison et de reprendre des études. Par l’intermédiaire du CPAS, elle s’est inscrite à une formation d’employée administrative.
Chaque jour, j’épluchais les offres d’emploi. Et chaque jour, on me rétorquait que je manquais d’expérience.
Même après cette formation, la recherche d’emploi ne fut pas simple. Pendant quatre longues années, elle a envoyé des candidatures un peu partout. "Chaque jour, j’épluchais les offres. Et chaque fois, on me rétorquait que je manquais d’expérience."
Par ailleurs, la vie de famille restait problématique. Alesia est aujourd’hui maman de trois enfants. Pouvait-elle réellement concilier vies privée et professionnelle? Ses doutes étaient tels qu’elle craignait de ne jamais trouver d’emploi. "Alors même qu’il s’agissait de mon unique objectif! Tout ce que je désirais, c’était la possibilité de faire mes preuves."
Via le CPAS, Alesia a finalement atterri chez RiseSmart Employability en 2017, le service de Randstad qui accompagne les demandeurs d’emploi vers une activité stable. "Egle, mon accompagnatrice, m’a donné des conseils de carrière et des astuces pendant mon parcours. Elle m’a aussi offert de réaliser un stage au sein de l’IAO à Gand."
Elle a fait une très bonne première impression à son employeur. "Alesia avait vraiment envie de travailler: elle ne voulait plus rester chez elle mais apporter sa pierre à l’édifice et s’accomplir dans le travail", se souvient Anaïs Lason, COO de l’IAO.
Ce qui a fait la différence pour moi, c’est l’envie de travailler d’Alesia.
Durant son stage, Alesia a toutefois rencontré certaines difficultés. À nouveau, la vie de famille se révélait malaisée à gérer. "Ce n’est pas simple", confirme Anaïs. "D’où l’importance d’un dialogue ouvert à ce sujet."
En concertation avec Alesia, qui était navrée de cette situation, Anaïs a décidé de reporter le stage de plusieurs mois. Une décision qui s’est révélée particulièrement heureuse. "À son retour, c’était une autre Alesia. Ponctuelle, précise, enthousiaste, disponible, elle en faisait même plus que ce que je lui demandais… Soudainement, elle entrait parfaitement dans le cadre."
Mais la plus grande surprise fut réservée à Alesia. Deux semaines avant la fin de son stage, l’IAO lui a proposé un contrat fixe. "Je m’étais préparée au départ et finalement, j’ai reçu cette proposition. J’étais ravie. Heureuse aussi qu’Anaïs m’offre cette chance. Avec les enfants, je suis parvenue à m’organiser parfaitement dans l’intervalle."
"Ce qui a fait la différence pour moi, c’est son envie de travailler", conclut Anaïs. "Je peux comprendre qu’un vide de quatre ans sur un CV effraie les employeurs, mais à condition d’avoir la bonne mentalité, du bon sens et une certaine ouverture d’esprit, ce n’est pas une lacune insurmontable."
Il est difficile de colmater plusieurs années d’inactivité sur un CV. Ne présentez donc pas cette lacune en priorité: mettez d’abord en évidence vos qualités et ambitions. Bien entendu, cela ne suffit pas. Les demandeurs d’emploi de longue durée ont besoin d’un accompagnement.
Un intermédiaire – ONEM, Forem ou Actiris – vous aidera à entrer en contact de manière professionnelle avec des employeurs. Votre intermédiaire connaît les entreprises et leurs offres, et vous présentera aux employeurs potentiels en mettant en avant vos compétences.
Le parcours sera difficile, sachez-le. L’essentiel est de continuer à croire en soi et de candidater aussi souvent que possible. Si vous recevez une réponse négative, ne vous découragez pas: il y a d’autres occasions à saisir.
Les stages constituent une formule idéale pour se relancer sur le marché de l’emploi. Vous découvrez en quoi consiste exactement la fonction. Si celle-ci ne vous convient pas, rien n’est perdu… et vous avez une ligne de plus sur votre CV.
Si votre stage se déroule au mieux, vous pouvez suivre une formation professionnelle individuelle. Ce type de contrat coûte peu à l’employeur et vous donne la garantie de décrocher ensuite un contrat qui s’étale au moins sur la même durée que la formation.
Si le demandeur d’emploi trouve un poste qui ne correspond pas à 100% à ses exigences, qu’il accepte malgré tout! Le fait d’être déjà occupé accroît la possibilité de se voir proposer de nouvelles opportunités.