Pour Sabine Limbourg, professeur à HEC Liège, le futur de la logistique passera par une communication accrue entre le chauffeur et le reste de la chaîne. “Numérisation, blockchain… tous les mots qui font le buzz sont évoqués pour la logistique. En définitive, l’humain devra réfléchir à sa valeur ajoutée.”
Sabine Limbourg, professeur de logistique à HEC Liège, en est convaincue: “En matière de logistique, les technologies apporteront beaucoup. Mais ces changements se produiront petit à petit – certains sont d’ores et déjà pris en compte par les entreprises.”
Et la spécialiste de citer le programme Lean & Green en Belgique, dans le cadre duquel les entreprises forment leurs chauffeurs à l’écoconduite. “Aujourd’hui, vous avez les ‘dongles’: de petits boîtiers installés dans les véhicules, qui suivent et analysent la conduite du chauffeur et permettent de donner des conseils pour l’améliorer, notamment.”
Les chauffeurs seront actifs dans de nouveaux segments, telle la biologistique.
Un nouveau rôle pour le chauffeur
Plus largement, la communication sera au centre de la logistique du futur et, partant, de la fonction de chauffeur. “Numérisation, blockchain… tous les mots qui font le buzz actuellement sont naturellement évoqués pour la logistique du futur. Cela impliquera que les chauffeurs acquièrent de nouvelles compétences. Si les véhicules gagnent en autonomie, les conducteurs devront assurer d’autres tâches liées à la collaboration et à la coopération à distance. Communiquer de manière optimale via des outils digitaux, faire preuve d’écoute et d’esprit de partage, se montrer flexibles et tolérants envers l’incertitude… Ils seront actifs dans de nouveaux segments, telle la biologistique, une niche identifiée par une étude du pôle de compétitivité Logistics in Wallonia. Peut-être même devront-ils maîtriser d’autres langues… À la vitesse où les technologies évoluent, il est impossible de déterminer quels seront les emplois de demain!”
Renouveler ses aptitudes
Outre l’apparition de métiers neufs, Sabine Limbourg souligne l’importance d’intégrer des compétences transversales dans les métiers existants. “Elles sont rendues nécessaires par le défi de l’e-commerce et la multiplication des petits colis qui y est liée, la logistique urbaine, l’automatisation, la maîtrise de l’impact environnemental, le multimodal, les motorisations alternatives… À mon sens, un chauffeur devra être capable d’utiliser plusieurs de ces technologies, automatiser ce qui peut l’être, et remplir les missions que les machines ne peuvent assurer.”
En logistique comme ailleurs, conclut la spécialiste, “l’humain sera moins amené à accomplir des tâches répétitives. Il devra réfléchir à sa propre valeur ajoutée, passer davantage de temps à renouveler ses aptitudes, en formation comme en autoformation.”