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"Nous acceptons l'erreur humaine, pas celle d'un ordinateur"

©Marco Mertens

Matthias Feys est CTO de la jeune entreprise gantoise ML6, spécialisée en intelligence artificielle. “La différence entre les humains et les ordinateurs? Nous n’acceptons pas que les ordinateurs se trompent.”

Celles et ceux qui pensent que la numérisation changera fondamentalement notre façon de travailler doivent s’attendre à quelques surprises… “L’intelligence artificielle, le machine learning et le deep learning vont provoquer une véritable onde de choc!”, prédit Matthias Feys.

L’IA automatise les processus. Quand on parle de “machine learning”, on se réfère généralement aux algorithmes exploités par les ordinateurs pour effectuer un auto-apprentissage à partir de données. Le “deep learning”, quant à lui, imite le fonctionnement du cerveau humain. Cette technologie permet aux ordinateurs de développer un réel comportement d’apprentissage.

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L’IA est plus performante

Quel sera l’impact de l’IA sur le monde du travail? “L’intelligence artificielle est capable d’accomplir – mais en mieux – toutes les tâches pour lesquelles les humains doivent réfléchir un minimum. C’est déjà le cas! Auparavant, le tri postal était réalisé par des humains; dorénavant, les ordinateurs identifient les codes postaux. C’est plus efficace et plus rapide.”

L’IA démocratise ce qui reste un luxe aujourd’hui.

Matthias Feys
CTO chez ML6

“Les ordinateurs peuvent prendre des notes pendant les réunions, les résumer, définir les actions à mener, les intégrer à l’agenda des participants et fixer une nouvelle réunion. La qualité de ces outils n’est pas encore parfaite mais elle évolue très rapidement.”

Prévenir les abus

Les entreprises qui font appel à l’IA bénéficient d’un avantage concurrentiel, “car elle les aide à réduire leurs coûts et à mieux personnaliser les contacts clients. Elle participe en outre à la démocratisation de ce qui reste un luxe à l’heure actuelle. Par exemple, les voitures autonomes remplaceront les chauffeurs privés, et les assistants intelligents assureront en partie le travail des assistants personnels et des secrétaires.”

Faut-il en conclure que l’intelligence artificielle détruira des emplois? “Certains disparaîtront mais d’autres les remplaceront. Les applications d’IA posent de nouvelles questions de sécurité. En Chine, la reconnaissance faciale est très populaire. Ceci dit, si vous collez un autocollant sur votre front, l’ordinateur ne vous reconnaît plus… D’autre part, nous avons besoin d’experts pour veiller à ce que l’IA ne soit pas utilisée de manière abusive.”

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Gagner la confiance

Un des principaux défis qui attendent les experts en IA consiste à gagner la confiance des utilisateurs. “Les gens feront confiance à l’IA lorsqu’elle sera plus performante que les humains. Et infaillible. Nous acceptons l’erreur humaine, pas celle d’un ordinateur.”

Dans le secteur des assurances, notamment, le deep learning permet de tirer les conclusions d’un accident de voiture à partir de simples photos. “Cette analyse reste la plupart du temps réalisée par des humains. Demandez à plusieurs experts de se prononcer sur un accident: il est probable que leurs conclusions soient à 90% identiques. Nous attendons d’un ordinateur qu’il atteigne les 100%. Et je pense que ce sera le cas d’ici à 2030.”

La créativité survivra

“Le travail des experts en intelligence artificielle devrait lui aussi changer en profondeur. Les choses deviennent très vite obsolètes, désormais. C’est un fait. Tout le monde a compris que les technologies allaient reprendre une partie de notre travail. Il existe d’ores et déjà des modèles de machine learning qui créent eux-mêmes de nouveaux modèles. Si nous désirons survivre, nous devrons nous montrer créatifs. Cela vaut pour de nombreux emplois, y compris celui d’expert en IA.”

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