Les retards de Boeing freinent la croissance de Ryanair
Si les résultats de Ryanair sont en hausse au troisième trimestre de son exercice, son principal défi reste externe avec les problèmes de Boeing pour livrer des avions.
Les affaires vont bien pour Ryanair qui a vu son bénéfice net fortement progresser au troisième trimestre. Il s'affiche à 149 millions d'euros, contre 15 millions l'an passé, en raison notamment d'une hausse de 9% du trafic de passagers, "à des tarifs légèrement plus élevés".
Mais la base de comparaison est aussi plus favorable: le troisième trimestre de l'an passé avait été marqué par le retrait de Ryanair de certaines agences de voyage ou comparateurs de vols en ligne, qui vendaient ses vols en gonflant les prix du billet ou des services.
Des agences ouvertement qualifiées de "pirates" par Michael O'Leary, le CEO du groupe Ryanair. Depuis néanmoins, Ryanair a signé une série d'accords avec un nombre important de ces acteurs en ligne.
Retards de Boeing
Mais ce qui agite encore et toujours Ryanair, ce sont les problèmes de Boeing qui n'arrivent pas à livrer suffisamment d'avions. Les problèmes des constructeurs d'avions coûtent de la croissance aux compagnies aériennes et Ryanair, qui a besoin de nouveaux avions pour grandir, est particulièrement impactée.
Résultat, Ryanair a de nouveau revu à la baisse ses prévisions de passagers pour l'exercice 2025/2026. "Nous ne nous attendons plus à ce que Boeing livre suffisamment d'avions avant l'été pour faciliter la croissance du trafic à 210 millions de passagers" en 2025/2026", a déclaré O'Leary.
"Nous ne nous attendons plus à ce que Boeing livre suffisamment d'avions avant l'été"
"Les retards de Boeing" contraignent ainsi l'entreprise à réviser à 206 millions de passagers son objectif de trafic pour la période courant d'avril à mars 2026, "soit une croissance de seulement 3 %" par rapport à l'exercice en cours, a-t-il ajouté.
Ryanair, gros client de l'avionneur américain, avait déjà annoncé en novembre pour les mêmes raisons une première baisse de ses prévisions de 215 à 210 millions de passagers.
Boeing a fait face à l'automne à une grève de plus de cinquante jours, menée par près de 33.000 ouvriers près de Seattle, qui a paralysé deux usines importantes.
Le groupe a également été affecté par un incident spectaculaire en janvier 2024 sur un 737 MAX, avec une partie du fuselage s'est détachée en plein vol.
Pour les aéroports européens, le manque d'avions peut aussi couter de la croissance, comme nous l'expliquait récemment le patron de l'aéroport de Zaventem, Arnaud Feist.
Comme l'offre d'avions est trop basse, la concurrence est rude pour attirer les compagnies aériennes. Ryanair peut donc jouer sa carte préférée, à savoir privilégier les aéroports dans lesquels les tarifs et taxes sont bas comme à Charleroi.
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