Le critique culinaire Jan Scheidtweiler s’attable au Nightshop, à Bruxelles: “Un lieu original, caché derrière une porte de garage.”
Une porte de garage en guise d’entrée et un nom évoquant un magasin de nuit: cette nouvelle adresse du quartier Dansaert demande un mot d’explication. Est-ce un magasin? Oui, c’est un caviste (minuscule): dans un comptoir réfrigéré, une centaine de vins nature attendent d’être emportés. Et, derrière la porte de garage, se trouvent un restaurant et un torréfacteur. Le café est torréfié à l’arrière, ainsi que l’indique la machine, tandis qu’à l’avant, un comptoir en béton fait à la fois office de plan de travail pour la brigade et de table pour les clients. Quelques tables complètent l’ensemble, le tout dans un mix de design industriel et contemporain.
Nightshop est un projet original de Jocasta Allwood, une designer graphique britannique. Son partenaire, Jens Crabbé, est le torréfacteur de service. Pour Allwood, Nightshop n’est pas un véritable restaurant, mais une cave à manger, où vins nature, cocktails originaux et soft-drinks sont aussi importants que l’assiette. Les aventuriers culinaires ont une nouvelle adresse originale à explorer.
En jetant un œil sur la courte carte, on ne compte que onze plats, soit un tiers de la surface. Certains sont petits, comme la portion d’amandes grillées salées (4 euros) ou les pickles maison (5 euros). D’autres sont substantiels, à l’instar du rarebit, un classique britannique (11 euros), qui est servi tout au long de la journée et on ne s’en privera pas: sur un délicieux morceau de pain au levain, fromage de Roulers, moutarde et bière brune engagent une harmonieuse relation. La fraîche acidité des pickles (oignon, betterave et topinambour) contrebalance la richesse du rarebit.
Autre plat aussi simple que délicieux: la ricotta maison fait équipe avec des poireaux cuits lentement, auxquels de la chapelure cuite au four apporte un peu de croquant (11 euros).
L’assiette d’anchois salés à l’huile, sur lesquels a été râpé un jaune d’œuf saumuré (8,50 euros), accompagné de crackers et d’un assaisonnement doux et chaud, est la preuve que les plats excentriques ne donnent pas nécessairement un résultat intéressant: c’est inhabituel, certes, mais surtout trop salé et trop monotone.
La belle assiette d’épaule d’agneau, moelleuse et savoureuse, avec pistache et aneth (13,50 euros) montre que la cuisine du Nightshop vaut le déplacement. Le flatbread cuit minute est un bon accompagnement. Et le savoureux gâteau au chocolat maison à l’orange confirme également qu’ici, on se régale même au dessert. Les aventuriers culinaires ont une nouvelle adresse originale de plus à explorer.
Adresse
- Rue de Flandre 167
- 1000 Bruxelles
- Jeudi de 15h à 23h, vendredi, samedi de 11h à 23h.
- @nightshop.brussels
Addition
- 101 euros pour deux.
Sommelier
- le vin nature est à l’honneur, dont quatre vins au verre (environ 7 euros). Nous avons dégusté un assemblage de Riesling et Sylvaner d’Alsace ainsi qu’un vin orange de Vénétie.
Décibels
- Avec son grand comptoir, sa cuisine ouverte et son architecture industrielle, le Nightshop n’est pas un lieu tranquille, mais le bruit reste limité à celui d’une agréable animation.
On y retourne?
- Tout n’est pas parfait, mais c’est original, rafraîchissant, délicieux et sincère. J’y retourne volontiers.