Comme les mousquetaires, ils étaient trois. Après le décès de Pierre (qui avait ouvert son propre restaurant à Waterloo) et le départ de Tony pour cause de légitime retraite, seul demeure à la barre Pascal, le plus jeune des trois frères Romano.
Son parcours? Il fait ses classes chez Roger Kolmer, un chef classique, avant de rejoindre la brigade de Camille Leurquin et de Freddy Vandecasserie, chefs de la grande époque de la Villa Lorraine. Cet établissement de Marcel Kreutsch, bien connu des Bruxellois, atteint alors le firmament avec ses trois étoiles, une première hors des frontières françaises.
Aujourd'hui, cet originaire du Lac Majeur, dans le nord de l'Italie, met en valeur cet apprentissage dans son restaurant au cadre chic et sobre. Les murs dans les tons gris sont ornés de grandes peintures très colorées. Dans la salle, les tables rondes et carrées nappées d'un blanc immaculé vont jusqu'à une petite terrasse avec vue sur le jardin.
Yen Danh, l'épouse du chef, nous accueille avec le sourire et le service se montrera attentif. Quelques mises en bouche nous sont servies: classiques radis sauce cocktail, deux délicieux toasts à la mayonnaise de thon et câpres, une langoustine croustillante accompagnée d'une sauce aigre-douce et une Saint-Jacques. Pour les accompagner, nous choisissons un verre de rosé des Côtes de Provence, le R de Ramatuelle.
Mon compagnon de table a opté pour le lunch, certainement un des meilleurs rapports qualité/prix de la ville. Avec un choix de trois entrées, trois plats et deux desserts ou une assiette de fromage (sans supplément de prix), il est tarifé 25 euros, qui dit mieux? Il a rapidement fait son choix: comme entrée, des fondus au parmesan à la panure légère et à la texture dans un esprit de flan. Ensuite, un osso buco servi avec des pâtes. Pour terminer, une crème brûlée. Rien à redire sur la qualité des produits mis en oeuvre ni sur leur préparation: parfait !
De mon côté, j'ai préféré choisir à la carte. Après du saumon label rouge écossais mariné à la minute avec aneth et baies roses, je ne pouvais résister au plat signature du chef: les ris de veau grillés, sauce béarnaise, frites et salade. Très bien cuits, moelleux, au subtil goût de grillé, on peut comprendre que des clients viennent ici uniquement pour ce plat...
Qui a un prix: 36 euros, ce qui est compréhensible vu le coût de ce délicat abat. Pour terminer, un trio de desserts maison miniature: crème brûlée, île flottante et profiterole. Côté vin, deux verres de sauvignon de Touraine et une demi bouteille d'un rouge bourguignon de la Côte Chalonnaise, le Givry 2011 de Joseph Drouhin, hélas déjà très évolué.
Voilà un repas qui fut l'occasion de redécouvrir cette table toujours aussi appréciée des Ucclois (notamment). Un chef qui ne renie pas une cuisine classique, traditionnelle, très bien exécutée.
Adresse?
Les Frères Romano
Avenue de Fré, 182
1180 Bruxelles
Tél. 02/374.70.98
Fermé samedi midi, dimanche soir et lundi.
Petit parking privé.
Sommelier?
Quelques belles références en France: Hugel et Jos Meyer (Alsace), Couly-Dutheil, H. Bourgeois et Renou (Loire), Drouhin, W. Fèvre et Ballot-Millot (Bourgogne), Domaine Boucabeille (Languedoc). En Italie: Brunello di Montalcino de Strozzi. Coeur de carte: 40-70 euros. Noté: un Montagne-St-Emilion 2015 à 25 euros.
Décibels?
Musique douce.
Addition?
Un lunch trois services, trois plats à la carte et les vins (4 verres et une demi-bouteille): 132 euros.
On y retourne?
Certainement, pour ce fantastique lunchet aussi pour reprendre sans hésitation les ris de veau.
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