Testé: Le Calabrais Paolo Pollice chez De Stadt van Luijck

Jan Scheidtweiler s’attable au restaurant De Stadt van Luijck à Saint-Trond: pour une fois, une révolution a du bon.

Un nouveau chef peut certainement révolutionner un restaurant. C’est le cas du Stadt van Luijck, au centre de Saint-Trond, installé dans une maison aux allures de palais, où l’on déguste une cuisine radicalement différente de celle qui était proposée jusqu’à l’année dernière. Une silencieuse révolution que l’on doit à Paolo Pollice, un chef italien originaire de Calabre.

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Le turbot repose sur une préparation crémeuse à base de polenta et de moules.

C’est à l’été 2021 que Pajtim Bajrami, le chef qui a inscrit De Stadt van Luijck sur la carte des restaurants gastronomiques, lui a laissé la main. Leurs styles de cuisine sont à l’opposé l’un de l’autre. Alors que le premier offrait une mise en œuvre raffinée à des ingrédients gastronomiques (wagyu, homard, thon) flanqués de garnitures minuscules, le nouveau chef mise davantage sur le goût. Il travaille des produits venus d’Italie -saucisse nduja, oignon de Tropea- et du Limbourg -viande de bœuf et fruits du verger de Michel Neven, par ailleurs propriétaire du restaurant. Le décor est en outre somptueux: chérubins au plafond, vaisselle signée Studio Pieter Stockmans, fromages et mignardises présentés sur un charriot.

Le chef a officié dans les cuisines d’Innesto, Hof van Cleve, Hertog Jan et La Botte: il combine cette expérience de la haute gastronomie à une forte personnalité. Son risotto onctueux (34 euros) associe langoustines à peine cuites, safran du Limbourg et pistache, un plat d’apparence simple, mais offrant des saveurs corsées. Le ragoût de chevreuil est accompagné de superbes pâtes de petit épeautre ou engrain, une ancienne variété de céréales, tandis qu’une délicate sauce soffrito et de la truffe d’hiver fraîchement râpée donnent une profondeur supplémentaire à l’ensemble.

Le ragoût de chevreuil est accompagné de superbes pâtes de petit épeautre ou engrain, une ancienne variété.
Le ragoût de chevreuil est accompagné de superbes pâtes de petit épeautre ou engrain, une ancienne variété.

Les prix sont aussi élevés que sa gastronomie: il faut compter 32 euros pour une entrée et 46 pour un plat principal. Le plat de turbot à 55 euros n’est pas donné, mais, franchement, on ne le regrette pas: le poisson repose sur une préparation crémeuse à base de polenta et de moules, comme un clin d’œil au "baccalà alla vicentina", une spécialité de Vicence.

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Le tiramisù est également interprété avec raffinement, avec une glace au café et une vinaigrette à l’amaretto. Bref, un restaurant spécial dans un cadre qui l’est tout autant.

Adresse
rue Schepen Dejongh 12-14, 3800 Saint-Trond. Tél. 011/190 969
www.destadtvanluijck.be
Fermé le dimanche, le lundi et le mardi.
Addition
310 euros pour deux couverts.
Sommelier
La carte compte beaucoup de grands noms, ainsi que des flacons italiens et belges plus abordables. La coupe de champagne est à 15 euros et le verre de vin, à 9 euros.
Décibels
Cette maison spacieuse disposant de plusieurs salles à manger permet de dîner en paix, d’autant plus que les grandes tables soigneusement dressées sont très espacées.
On y retourne?
Hélas, l’addition est salée pour que l’adresse devienne un QG, mais le jeu en vaut largement la chandelle.

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