Des années 20 à maintenant: un tour par les halls d'entrée les plus originaux

On n'a qu'une seule fois l'occasion de faire une première (bonne) impression, et cette règle vaut aussi pour les immeubles à appartements. Nous avons fait le tour des halls d'entrée les plus originaux de la station balnéaire.

Petit coin d’Espagne

©Thomas De Bruyne
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Le hall d'entrée de la Résidence Flamenco, sur la digue au niveau de la plage Albert, date de 1959.

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Sa conception n'a rien à voir avec cette ardente danse espagnole: avec son élégante banquette, ses boiseries rythmées et ses plinthes en marbre, l'entrée est plus scandinave qu'ibère. Pourtant, à Knokke, Duinbergen et Heist, de nombreux immeubles à appartements d'après-guerre portent des noms d'inspiration espagnole -Miramar, Mirador, Pez Espada ou Valencia-, typiques de leur époque.

Avant la Première Guerre mondiale, il y avait beaucoup de noms allemands (Hôtel Germania, Hôtel Dortmund ou Hôtel Rhein). Après la reconstruction, dans les années 50, c'étaient les noms anglais et français qui étaient de bon ton. Dans les années 1950 et 1960, l'essor du tourisme sur la Costa del Sol fait pâlir l'étoile de la côte belge et, pour y remédier, des entrepreneurs avisés ont amené un petit coin d'Espagne à Knokke en donnant un nom espagnol à leurs projets immobiliers.

Roaring Knokke

©Thomas De Bruyne

Combien d'hôtels peuvent se targuer d'avoir une place éponyme? C'est pourtant le cas de l'hôtel Rubens. Depuis 1933, la place s'appelait 'Koninklijk Plein', mais a été rebaptisée 'Rubensplein' en l'honneur de cette institution knokkoise.
En effet, le bâtiment est protégé depuis 2003 et la brasserie d'angle est une des adresses les plus mondaines de la côte belge.

Les fresques du hall jouent sur la nostalgie du Knokke des années folles, mais elles datent de 2006.
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Quand on entre dans le vestibule de l'hôtel Rubens, on comprend d'emblée pourquoi il est si prisé. En 1926, l'architecte anversois François Dens est chargé de construire un des premiers hôtels qui donnent sur la plage Albert. Ce qui, au départ, était un bâtiment indépendant dans les dunes, est alors intégré aux constructions environnantes. Le nouvel hôtel est un mélange des styles Beaux-Arts et Art déco typiques de l'époque.

Trois ans plus tard, François Dens travaillera avec Léon Stynen sur le casino de Knokke. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'hôtel Rubens subit d'importants dommages, et ce n'est qu'en 1953 qu'il est transformé en immeuble à appartements avec salon de thé.

Avec son sol en mosaïque et terrazzo et son ascenseur d'origine qui sera bientôt remplacé, le hall rénové permet d'imaginer la grandeur de l'hôtel.

À gauche, sous la balustrade, se trouve un miroir qui a remplacé le comptoir de la réception. Le mur sur lequel se trouve la peinture occupe l'espace où se trouvait l'entrée du lobby. Les fresques du hall d'entrée jouent sur la nostalgie du Knokke des années folles 20 et 30, mais elles ne sont pas authentiques: elles sont l'oeuvre de M. Gevaert, et datent de 2006.

Sirène sexy

©Thomas De Bruyne

C'est dans la Parkstraat, à Heist, que se trouve la Résidence Mermaid, un projet de l'architecte knokkois Eric Woestyn (1943-1993). Si le bâtiment n'a rien de particulier, le hall, lui, vaut le détour. Avec un coquillage en bronze en guise de poignée de porte et un vitrail représentant une sirène sexy, le hall d'entrée flirte avec le kitsch.

De nombreux pêcheurs locaux ont accroché une sirène porte-bonheur en bois à leur mât.

Le vitrail n'est pas un authentique vitrail Art nouveau; cette réplique fait référence aux célèbres affiches promotionnelles de 'Heyst-sur-mer. La perle des plages', qui se sont répandues au début du XXème siècle. On y voit une sirène brandissant un coquillage sur fond d'algues et de faune marine.

On trouve encore d'autres références à cette affiche à différents endroits de Heist, et le restaurant La Guera en possède même un exemplaire original.

Près du 'Swimming Pool' du Zoute, se trouvait un célèbre restaurant, The Mermaid. Au début du XXIème siècle, cette piscine en plein air a dû céder la place aux appartements de luxe du projet Finis Terrae. Ironie de l'histoire, les habitants de la Résidence Mermaid à Heist ont toujours une vue sur De Raan, une piscine en plein air à l'abandon depuis des années.

La sirène est la mascotte de Heist. De nombreux pêcheurs locaux ont accroché une sirène porte-bonheur en bois à leur mât. Un des clubs de supporters du K.F.C. Heist s'appelle 'De Zeemeermin' Pendant la période du carnaval, le club organise, depuis 1929, le 'Bal van de Zeemeermin'.

Et à Knokke-Heist se trouve même un immeuble à appartements appelé Résidence Zeemeermin, mais dont le hall d'entrée n'a pas été repris dans notre sélection.

Scorpion apprivoisé

©Thomas De Bruyne

La Résidence Scorpio ne porte pas le nom du signe astrologique du constructeur, l'entrepreneur Lucien Van Wynsberghe de Waregem, mais fait référence au plan en forme de scorpion du bureau des architectes gantois Bontinck (bâtiment ICC, tour Belgacom et, plus récemment, Ghelamco Arena de Gand), qui lui en a inspiré l'idée en 1985.

"Comme nous voulions un effet miroir, le plafond a été peint avec plusieurs couches de laque bleue pour carrosserie."

En rappel, la poignée de la porte de l'immeuble du Zoute est en forme de scorpion stylisé. "Dès que l'on met un pied dans le bâtiment, on se croirait dans la caverne d'Ali Baba", sourit Danny Vandewalle, architecte du projet pour le bureau de Dirk Bontinck.

"Comme nous voulions un effet miroir, le plafond a été peint avec plusieurs couches de laque bleue pour carrosserie. Le sol en pierre naturelle représente une rose des vents abstraite, avec des incrustations triangulaires pour faire un rappel des toits à facettes, alors une nouveauté pour Knokke. Le travertin et le verre fumé sont authentiques, mais les tapisseries ont été ajoutées", précise l'architecte.

La Résidence Scorpio a été construite de manière à ce que chaque appartement dispose d'une terrasse à l'avant et à l'arrière, pour profiter pleinement du soleil et de la vue sur la mer. "Comme les appartements sont traversants, cet immeuble fait plutôt penser à une superposition de villas. Lors de la livraison, de nombreux acheteurs sont venus chez Bontinck afin de transformer leur propre appartement." Un succès qui n'est pas du au hasard, comme il le souligne: "Nous avons investi énormément de temps dans ce projet, beaucoup plus que dans les autres immeubles que nous avons conçus à Knokke, comme la Résidence Equinox et le Ramsès."

L’adieu à une icône

©Thomas De Bruyne

L'hôtel Cosmo (ex-Pauwels) est l'un des immeubles les plus frappants de Knokke-Heist. Et pas seulement à cause des figures psychédéliques que l'artiste bruxellois Jean-Luc Moerman a peintes en 2018 sur la façade et dans le hall d'entrée, dans le cadre de Ocean Drive, un événement lors duquel des pop-ups se sont installés dans l'hôtel désaffecté de la Kustlaan.

L'expressive architecture en briques de 1977-1983 est typique de l'oeuvre tardive de Marc Dessauvage (1931-1984). Ce complexe hôtelier est inhabituel dans son oeuvre, composée principalement de bâtiments religieux et de résidences privées.

Cette architecture expressive des années 1977-1983 est typique de l'oeuvre tardive de Marc Dessauvage.

Pour l'Inventaris Bouwkundig Erfgoed qui tient à jour l'inventaire du patrimoine immobilier en Flandre, l'hôtel Cosmo est "l'un des rares projets de construction neuve de qualité de l'infrastructure hôtelière de la côte belge dans la période 1950-1980". C'est donc dommage que l'immeuble, propriété de Bart Versluys, doive être détruit.

D'autant plus qu'outre Dessauvage, il a été associé à d'autres noms prestigieux: l'architecte d'intérieur Fred Sandra, le bureau d'études Roland De Brock et l'architecte paysagiste Paul Deroose, tous mentionnés sur une dalle commémorative du hall d'entrée.

Fred Sandra (1934-2000) était le designer de De Coene à Courtrai, une des figures clés d'Interieur Kortrijk et le concepteur d'intérieurs haut de gamme. Roland De Brock (1935-2012), coordinateur des travaux et père du galeriste Patrick De Brock à Knokke, a construit un bungalow à Knokke pour l'artiste Luc Peire, en collaboration avec Fred Sandra. Et Paul Deroose (1945) est l'un des architectes paysagistes les plus importants du pays - il a conçu les jardins du centre culturel Scharpoord et de La Réserve.






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