© Lea Boeglin

Jeppe Hein: " Sur ce banc, on peut s’asseoir, s’allonger, se suspendre ou grimper."

L’artiste danois Jeppe Hein nous parle de ce qui le fait se lever de sa chaise: faire du surf à Cold Hawaii, pratiquer le yoga et le peintre danois Asger Jorn.

Quelle est la chaise de votre vie? "J’ai conçu une série de bancs publics qui invitent à l’interaction et au mouvement. Certains sont obliques et d’autres ronds; certains ont des pieds hauts et d’autres sont partiellement enfoncés dans le sol. Sur ce banc, on peut s’asseoir, mais aussi s’allonger, se suspendre ou grimper. En Chine, il y a peu de bancs dans les espaces publics, car on veut éviter toute interaction sociale. À Londres, les bancs des parcs sont compartimentés afin d’empêcher les sans-abris de s’y étendre. Même si je ne suis pas un artiste politique, le mobilier public a une connotation politique. C’est ça la beauté de l’art: c’est un langage non verbal."

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Qu’est-ce qui vous fait vous lever de votre chaise? "Le surf à Cold Hawaii, un des meilleurs spots de surf du Danemark. Le surf, c’est un état d’esprit. Quand vous êtes sur une vague, une seule chose compte: quand la prochaine vague va-t-elle arriver? L’eau de mer purifie le corps et l’esprit. Il n’y a rien de plus beau que d’être à l’écoute des forces de la nature."

© Lea Boeglin

Qu’est-ce qui vous a fait tomber de votre chaise? "Mon burn-out, en 2009. Je cherchais l’amour et la gloire dans le monde de l’art, ce qui a détruit toute mon énergie. En guise de thérapie, j’ai beaucoup marché dans la nature et fait des étirements, ce qui a fait dire à mon épouse qu’en fait, je faisais du yoga. Alors, elle m’a donné un DVD avec des exercices de yoga destinés aux femmes enceintes. Malgré mon scepticisme, j’ai été séduit et, aujourd’hui, j’en fais tous les jours, c’est devenu une nécessité. Après mon burn-out, j’ai même voulu devenir professeur de yoga, jusqu’à ce que ma mère dise qu’il y avait suffisamment de bons professeurs de yoga, mais pas autant d’artistes capables de faire ce que je faisais. C’était exactement la motivation qu’il me fallait! Grâce au yoga, à la méditation et à l’autoréflexion, j’ai surmonté mes angoisses et mes problèmes. C’est pourquoi je me suis fait tatouer ‘Right Here, Right Now’ sur le bras: c’est un rappel à vivre dans le moment présent."

Qui aurait sa place au dîner de vos rêves? "Le Dalaï-lama, sans hésiter. Il ne devrait pas dire grand-chose, son énergie suffirait. J’inviterais également l’auteur danois Peter Høeg, qui a écrit le best-seller ‘Smilla et l’amour de la neige’, mon mentor spirituel. Trois fois par an, je lui rends visite dans sa retraite de yoga au Danemark. Il m’a aidé à améliorer ma méditation."

Qui nommeriez-vous à une chaire? "Asger Jorn, le peintre danois du faisait partie du groupe Cobra: c’était  mon grand-oncle. Hélas, je ne l’ai jamais connu: il est décédé en 1973, un an avant ma naissance, mais je sens quand même sa présence dans mon studio, tous les jours. Non seulement c’était un grand artiste, mais il soutenait les jeunes artistes en achetant ou en échangeant des œuvres. Exactement comme moi."

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Jeppe Hein x Ruinart

Ruinart confie sa carte blanche 2022 à l’artiste Jeppe Hein qui en livre une nouvelle réinterprétation artistique. Son installation performative place le spectateur au cœur de l’expérience et du terroir de la plus ancienne Maison de champagne.

Intitulée Récits de Champagne, l’installation participative de Jeppe Hein sera présentée à Art Brussels du 28 avril au 1er mai.

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