C'est le moment ou jamais! Plus que deux semaines pour découvrir le colonialisme masqué de Kendell Geers à Paris.
L'artiste bruxellois Kendell Geers a réalisé des numérisations 3D de statues et de masques traditionnels africains. Il a manipulé ces modèles pour en faire de nouvelles sculptures, aux multiples nouvelles strates de sens. Une imposante statue nkisi est la pièce centrale de l'exposition "Flesh of the Spirit", organisée à la Carpenters Workshop Gallery à Paris. Geers a remplacé les bras coupés par des chaines (d'esclave) et les miroirs intégrés par une bouteille de vin. Autour de cette statue, huit masques africains en bronze, que l'artiste a radicalement modifiés: il a mutilé leur figure pour qu'ils perdent leur identité ou leur rôle rituel. Il a couvert leur bouche, pour qu'ils n’aient plus droit à la parole.
Par cette exposition, Kendell Geers vise le colonialisme, mais aussi le regard occidental porté sur l'art africain. Les masques africains ont-ils été réalisés par des artistes ou par des artisans anonymes? La question qui se pose est la suivante: Picasso, comme Geers, sont-ils d'authentiques artistes, même s'ils recyclent le langage figuratif de ces statues ancestrales?
Kendell Geers, "Flesh of the Spirit": jusqu’au 30/4, Carpenters Workshop Gallery, 54 rue de la Verrerie à Paris. Du mardi au samedi, de 10h à 19h.