"Le samedi, je m’impose le moins d’obligations possible", reconnaît la photographe flamande Frieke Janssens.
"Le samedi, je m’impose le moins d’obligations possible", reconnaît la photographe flamande Frieke Janssens.
© Alexander D'Hiet

Le samedi de Frieke Janssens

Le samedi de la photographe Frieke Janssens: traîner en kimono, prendre l’apéro au marché et lâcher prise. 

Dans le cadre de "Foto Knokke-Heist" au centre culturel Scharpoord, Frieke Janssens (42 ans) présente une série de soixante clichés de personnes en lévitation au-dessus de la mer. Un travail sur le besoin d’évasion et la quête de sens, inspiré du roman "L’insoutenable légèreté de l’être" de Milan Kundera. "Je montre la légèreté au sens littéral du terme. Je voudrais attirer le spectateur par l’esthétique et le garder en lui révélant de multiples sens. On va à la mer pour se détendre et réfléchir, mais elle peut aussi nous engloutir. Cependant, je ne veux pas tout expliquer: c’est au spectateur de se faire une idée."

Les surprenantes mises en scène d’humains et d’animaux de Janssens sont le fruit de son imagination. Elle utilise son studio comme un peintre sa toile: c’est là qu’elle peut maîtriser tous les paramètres (lumière, composition, modèles, cadre et arrière-plan). Ses séries "Smoking Kids" et "Animalcoholics" ont été exposées à New York, Chicago, Los Angeles et Bilbao. Son travail a été publié dans The Guardian et The Huffington Post. L’exposition est accompagnée du livre "Lightness".

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9h30 – "Le samedi, je lâche prise: je ne mets pas de réveil. Je n’aime pas prendre de petit déjeuner: tant que j’ai mon café, c’est bon! J’essaie de reporter le travail du week-end au dimanche, ainsi que les fêtes de famille ou d’anniversaire. Mon samedi, c’est sacré."

11h30 – "La plupart du temps, je reste chez moi pour me reposer, surtout s’il y a eu une fête la veille. Si c’est le cas, je regarde Netflix. La série 'Happiness' est ma préférée. J’adore traîner en kimono. Je lis le journal et je réponds à quelques mails. Je ne planifie rien et je n’ai aucun rituel. Notre fille de huit ans n’a pas d’activités le samedi, comme ça je ne dois pas la conduire."

© Alexander D'Hiet

12h30 – "Depuis 2018, je vis à Malines. Je prends mon vélo et je passe par le magasin Kabas et je fais du lèche-vitrine rue Onze-Lieve-Vrouw. La probabilité que j’achète quelque chose est faible: je vis de manière minimaliste et ça se reflète dans ma garde-robe. Je n’ai que cinq pantalons, ce qui amuse mes amis. J’aime aussi que ma maison soit assez vide. Quand j’achète quelque chose, ce n’est qu’après y avoir mûrement réfléchi. J’ai acheté notre canapé Flexform il y a 15 ans: son cuir couleur cognac s’est décoloré et a adopté une belle patine."

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14h30 – "Retrouver des amis est mon bonheur. Je les rejoins au stand apéro du marché, où je prends mon  premier repas de la journée. Bien que ma vie soit centrée sur la photographie, je ne prends jamais de photos le samedi, afin d’être moins préoccupée par ce qui m’entoure. Les idées me viennent plus spontanément lorsque je n’en cherche pas. De même, je ne prends jamais d’appareil photo en voyage: je fais des photos avec mon iPhone. Mon compagnon prend plus de photos de notre fille que moi!"

15h30 – "Ces deux dernières années, j’ai visité de nombreuses expositions. Rinus Van de Velde est sur ma wish list; je pourrai peut-être y aller pendant la semaine, quand il y a moins de monde. Peu de gens savent qu’on peut visiter des expositions dans les anciens silos d’Axel Vervoordt à Wijnegem. L’atmosphère qui y règne m’a soufflée. Un samedi, nous nous sommes rendus à Gelsenkirchen, en Allemagne, pour voir l’œuvre d’Yves Klein exposée dans le foyer de l’opéra. J’ai souvent emmené notre fille aux expos, mais à un moment donné, elle en a marre."

18h30 - "Comme ma mère l’a fait pour moi, je prépare également pour ma fille un album avec des photos d’elle petite, des anecdotes de son enfance, notre maison d’avant, ses premiers amis à la crèche."

20h00 – "Cuisiner est une réelle corvée. Heureusement, il y a les box repas de Foodbag et Health in a Box. Et bien qu’un cheeseburger soit mon plaisir coupable, un samedi n’est réussi que si je vais dîner au restaurant avec des amis. La Vleeshalle (halle aux viandes) de Malines me donne l’impression d’être à Barcelone, avec son marché alimentaire et ses food corners dans un très beau bâtiment. Ou bien nous allons au restaurant comme le Lewis à Anvers: je n’aime pas le poulet, mais je n’oublierai jamais celui que j’y ai mangé!"

23h30 – "Quand nous ne rentrons pas trop tard, nous regardons Netflix. La série passionnante 'The Fall' est ma préférée. Récemment, j’ai été impressionnée par 'La Sagesse de la pieuvre', un merveilleux documentaire sur l’amitié entre un plongeur dépressif et le poulpe qu’il suit sous l’eau. Depuis lors, je ne peux plus en manger: ce sont des animaux incroyablement intelligents."

"Lightness", jusqu’au 12/6, Centre culturel Scharpoord à Knokke-Heist, www.knokke-heist.be. Sur la to do list de la photographe: voir l'exposition de Rinus Van de Velde à Bozar à Bruxelles.

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