Marie Noble, la directrice du Palais des Beaux-Arts de Charleroi | “Je suis imbattable pour le vin naturel”

Le samedi de Marie Noble, la nouvelle directrice du Palais des Beaux-Arts de Charleroi: pratiquer le vélo en toute liberté, laisser les autres cuisiner et faire le plein de culture.

Marie Noble (48 ans)

  • Nouvelle directrice du Palais des Beaux-Arts de Charleroi.
  • Ex-manager à Bozar.
  • Manager et consultante freelance.

“Un samedi réussi, c’est quand il y a beaucoup de monde à la maison.” En mars, Marie Noble (48 ans) prendra ses fonctions de directrice générale et artistique du Palais des Beaux-Arts de Charleroi. “C’est un peu comme Bozar, mais en plus petit. Le bâtiment ressemble à un bateau échoué dans le centre-ville. Il y a des salles pour les arts de la scène, dont beaucoup sont actuellement vides. Il y aura un grand projet dédié à la bande dessinée et aux comics, et ma mission consiste à mettre en place des collaborations avec des institutions culturelles de toute l’Europe. Mon ambition, c’est d’ouvrir les portes à un large public. Pas seulement pour la culture, mais aussi pour venir prendre un café et rencontrer des gens.”

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Noble a travaillé pour Bozar et cofondé l’ASBL Station, dont elle est présidente. “Nous développons un réseau dans le but d’utiliser la culture pour améliorer la qualité de vie.” Parallèlement, elle continue à travailler en freelance: “J’aide la ville de Reims à valider sa candidature pour devenir Capitale européenne de la Culture en 2028, pour l’ASBL Quartier des Arts, je travaille sur le Sablon à l’horizon 2030 et j’ai des missions pour le Théâtre de Liège.”

©Valentin Bianchi / Hans Lucas

09h00 | “Mon mari et moi parcourons chaque samedi trente kilomètres à vélo le long du canal Bruxelles-Charleroi. La préparation est un rituel. Mon vélo italien Kuota en carbone est mon petit bijou. Dès que je l’enfourche, je me sens l’âme d’une sportive. La route est plate, on avance vite: j’aime le silence et la sensation de liberté qu’on éprouve le long du canal. En pédalant, beaucoup d’idées me viennent à l’esprit.”

11h00 | “C’est l’heure du brunch avec les enfants, qui se lèvent tard. Chaque matin, je suis vraiment heureuse de les voir: notre fils a huit ans et notre fille, quinze. Mon mari et elle sont des top chefs: ils préparent œufs, saumon, crêpes, avocats et cupcakes.”

“J’aime beaucoup la culture. Elle rend critique et, en même temps, c’est une expérience partagée: elle me réconcilie avec le monde.”
Marie Noble
Directrice du Palais des Beaux-Arts de Charleroi

13h00 | “Le samedi, je vais à la Librairie Candide, place Brugmann à Ixelles. J’achète Le Soir, La Libre Belgique et L’Écho, Beaux Arts Magazine, Philosophie Magazine et Les Arts Dessinés. De retour à la maison, je lis ma récolte, complétée par une revue de presse de tout ce qui a été publié sur la scène culturelle au cours de la semaine. J’ai étudié la philosophie et elle joue un grand rôle dans ma vie: des podcasts comme ‘3 Minutes de Philo’ de Pascale Seys me nourrissent. Mon travail m’a permis de rencontrer de grands philosophes, dont Cynthia Fleury.”

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15h00 | “Je chine une expérience culturelle pour les enfants. Étant donné leur différence d’âge, ce n’est pas facile de les emmener tous les deux, c’est pourquoi nous alternons. Nous avons assisté à ‘Magnetic Flow’, un spectacle de son et lumière à LaVallée, à Bruxelles. Avec mon fils, je suis allée voir ‘Schubert est amoureux’, un spectacle musical au Petit Théâtre Mercelis.”

©Valentin Bianchi / Hans Lucas

18h00 | “Si nous n’avons rien de prévu le samedi soir, ce qui est rare, nous invitons des amis. Je ne cuisine pas, mais je suis imbattable pour le vin naturel. La soirée aussi est placée sous le signe de la culture – nous faisons deux ou trois sorties culturelles par semaine: la Monnaie, le Kaaitheater, le KVS, etc. Au programme: un spectacle du chorégraphe Angelin Preljocaj à Charleroi, ‘Room with a view’ du Ballet national de Marseille au Théâtre National Wallonie-Bruxelles et ‘Dies blancs’, une pièce de Fabrice Murgia au Festival de Liège. En général, nous y allons un peu plus tôt pour avoir le temps de manger un bout et de boire un verre de vin au théâtre, c’est une ambiance que j’aime. Les repas en famille, c’est pour le dimanche. Les enfants ont eu leur dose de culture et restent à la maison. Souvent, ils ont des copains qui restent dormir. J’adore ça: un samedi réussi, c’est quand il y a beaucoup de monde à la maison.”

23h30 | “J’ai plein de livres à lire, mais je ne suis pas rapide. En ce moment, sur ma table de chevet, se trouve ‘Thésée, sa vie nouvelle’ de l’écrivaine française Camille de Toledo. Un roman extraordinaire à propos d’un homme qui perd son frère et ses parents en l’espace de quelques mois et part s’installer à Berlin, dans l’espoir que la distance l’aidera à prendre du recul sur sa vie, mais le passé le rattrape. C’est incroyablement poétique, mais, hélas, je m’endors après dix ou vingt pages. Les jours de semaine sont épuisants et le week-end, je m’offre avec un plaisir non dissimulé une bonne nuit de sommeil.”

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