La fondatrice d'Atelier Content, Nele Content, parle de ce qui la fait se lever de sa chaise: la sincérité des enfants, l'écoute de podcasts et les week-ends sans e-mails.
Quelle est la chaise de votre vie?
"Ce tabouret en formica bleu, un cadeau de mes beaux-parents qui fréquentent assidûment les marchés aux puces en France. C’est un élément essentiel de ma vie. Il a traversé des épreuves, tant sur le plan privé que professionnel. Il a été dans le salon, la cuisine et la salle de bain. Il m’accompagne également lors d’essayages, de séances photo ou de salons de mode. Ce tabouret intemporel, anonyme et sans prétention a tout ce dont j’ai besoin: quatre pieds et une assise. J’aime les belles choses, mais elles ne doivent pas nécessairement être associées à une marque ou à un créateur célèbre."
Qui aurait sa place au dîner de vos rêves?
"J’inviterais les philosophes Tinneke Beeckman et Johan Braeckman, ainsi que quelques enfants amusants et intelligents. Ensemble, ils pourraient philosopher sur la liberté et les moyens de se sentir véritablement libre. Les enfants en sont capables, ils ont souvent des idées sans limites et sont d’une perspicacité désarmante. Ils abordent tous les sujets avec une franchise et une absence de tabou remarquables. À l’inverse de bien des adultes, ils ne craignent pas de paraître stupides en exprimant certaines pensées ou en posant des questions. Et ils n’essaient pas de plaire à tout le monde. Ouverture, honnêteté et authenticité: voilà les valeurs que mes enfants m’incitent à cultiver. Et c’est aussi ce que je recherche chez les personnes dont je m’entoure, tant dans ma vie privée que pour Atelier Content.»"
"Je préfère me concentrer sur mon parcours plutôt que de me comparer aux autres."Nele Content
Sur la chaise de qui aimeriez-vous siéger pendant une journée?
"Sur celle de Damya Laoui, une scientifique belge qui a mis au point un vaccin contre les métastases tumorales. Comme moi, elle est née en 1985. Elle consacre sa vie à la médecine: grâce à son travail, elle sauvera des vies, même après sa mort. Ça doit être gratifiant de pouvoir aider le monde à une telle échelle. Je fais le bonheur des femmes grâce à de beaux souliers, mais son travail est d’un tout autre calibre: elle fait progresser l’humanité. Parfois, je me demande si je ne devrais pas essayer de donner une dimension plus profonde à mon emploi du temps."
Qu’est-ce qui vous fait vous lever de votre chaise?
"Quand je dessine des croquis, je me passe un podcast, sinon j’ai tendance à trop analyser. J’évite les podcasts sur l’entrepreneuriat: je préfère me concentrer sur mon parcours plutôt que de me comparer aux autres. Si je peux me permettre un conseil, cessez de vous comparer à ceux qui semblent avoir plus de succès ou posséder davantage. Cela ne vous apportera rien de bon."
Que faites-vous lorsque quelque chose vous préoccupe?
"Je peux passer des heures à ruminer. Pour moi, la solution est d’en parler. Je me tourne vers des amis ou je passe des heures à discuter avec mon mari, qui est également impliqué dans l’entreprise."
Savez-vous rester assise?
"Non. Il m’est très difficile de faire une seule chose à la fois. Heureusement, j’ai trouvé des moyens de gérer ça. Par exemple, je ne vérifie pas mes e-mails du vendredi après-midi au lundi matin. Le vendredi après-midi, je me relaxe dans un atelier de céramique. Ça peut sembler banal, car aujourd’hui, tout le monde en fait, mais c’est un cadeau que je me fais. Dans cet atelier, je peux me concentrer pleinement sur le moment présent et créer quelque chose à partir de zéro, ce que j’aime par-dessus tout. Et tout est permis, même l’échec, ce qui arrive aussi."