Ses deux Packard ont appartenu au consul américain à Marseille.
Ses deux Packard ont appartenu au consul américain à Marseille.
© Thomas Vanhaute

"Dans mon garage, il y a aussi la Cadillac du roi Léopold III"

Visite au fil des garages belges. Cette semaine: les belles Américaines d'Olivier Dejong.

"Difficile d’expliquer l’amour des voitures en deux mots", lance Olivier Dejong (49 ans). "Il y a tant de choses: la sensation de conduite, la beauté, les vacances, la liberté, les défis techniques, les étincelles dans les yeux des admirateurs... Une Porsche, c’est amusant, mais une 2 CV aussi; si on ne collectionnait que les voitures exceptionnelles ou puissantes, beaucoup auraient déjà disparu.

J’ai remarqué qu’une voiture est aussi un excellent moyen d’entrer en contact avec les autres, car les gens aiment en parler. Aussi, je conduis une décapotable du 1er janvier au 31 décembre, même s’il m’arrive de me retrouver sous une drache. Mais on n’est mouillé qu’à l’arrêt!"

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La Goddess of Speed sur la calandre de la Packard Super Clipper Eight Club Sedan (1947).
La Goddess of Speed sur la calandre de la Packard Super Clipper Eight Club Sedan (1947).
© Thomas Vanhaute

"Ma Mercedes-Benz 350 SL (1975) est plus jeune que moi. C’est plus une voiture d’occasion qu’un ancêtre", explique-t-il. "Je voulais quelque chose qui m’oblige à apprendre. La Packard Super Clipper Eight Club Sedan (1947) est arrivée ici le 23 décembre 2014. Je craignais qu’elle ne puisse pas entrer dans mon garage, mais elle est passée tout juste! J’avais peur aussi de ne pas trouver de pièces: Packard a fait faillite en 1958 et la marque est peu tombée dans l’oubli en Europe, mais aux États-Unis, on les trouve presque toutes. C’est là que Packard continue de vivre malgré que son principal concurrent n’est autre que Cadillac."

Qu’est-ce qui la rend spéciale? Comme le dit le slogan “Ask the man who owns one”. "La qualité de construction est super mais, ce qui compte pour moi, c’est la ligne! Ce sont comme des tableaux que l’on sort d’un musée. Il doit en rester une quinzaine tout au plus de ce modèle.

La Super Eight Victoria (1937) et sa carrosserie recouverte de seize couches de peinture.
La Super Eight Victoria (1937) et sa carrosserie recouverte de seize couches de peinture.
© Thomas Vanhaute

Sur la boîte à gants, se trouve la plaque du consul américain à Marseille, Mr Bradford, qui l’avait achetée neuve. Il l’a revendue à un collectionneur originaire de Nice en 1964. En 1972, elle s’est retrouvée chez un Bruxellois, qui l’a ensuite revendue à celui à qui je l’ai achetée. En septante ans, elle n’a parcouru que 63.337 kilomètres et moi, j’en ai ajouté 10.000. Chaque fois qu’il fait beau, je la prends pour faire un tour. J’ai aussi fait Le Mans Classic."

"Celle-ci se trouve dans ‘Les Folles Américaines’, le premier livre de voitures que j’ai acheté, à douze ans. L’intérieur d’origine est en parfait état. La radio fonctionne toujours et le porte-clés en cuir est intact."

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L’intérieur d’origine de la Packard Super Eight Victoria (1937).
L’intérieur d’origine de la Packard Super Eight Victoria (1937).
© Thomas Vanhaute

"Après avoir acheté la voiture, j’ai rencontré le président du Packard Club Belgium. Un vieux monsieur, qui est décédé peu après: ses funérailles ressemblaient à un mariage, avec beaucoup de Packard. On m’a demandé de lui succéder. Et j’ai acheté une seconde Packard, une Super Eight Victoria (1937). Elle était dans un catalogue de la maison de ventes aux enchères RM Auctions en 2016 et elle avait appartenu à... Leonard George Bradford!

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Comme elle n’est pas partie lors de cette vente, je suis allé la chercher l’année dernière à Villefranche, sur la Côte d’Azur. Impossible d’y aller avec ma remorque: j’ai dû la manœuvrer dans les ruelles escarpées, et les freins ne fonctionnaient pratiquement pas, ce fut épique! D’autant plus que son propriétaire ne voulait pas la voir partir et qu’il ne m’a pas aidé une seconde..."

J’ai mis en vente la Cadillac Serie 62 Convertible (1952), qui avait été achetée par Léopold III et avait servi lors du mariage de Jean de Luxembourg et de la princesse Joséphine-Charlotte.

"Comme première voiture, je voulais une Citroën DS. “Beaucoup trop grande”, m’avait dit mon père. Lui, il avait une BX et rêvait probablement d’une DS. Donc, j’ai acheté une Ford Consul Corsair (1965) -personne n’en avait une comme ça. Quand j’étais étudiant, un jour que je la conduisais à Uccle, j’ai croisé sur le bord de la route un homme qui était tombé en panne avec sa Chevrolet et je l’ai aidé.

Il m’a demandé si j’avais un job d’étudiant pour l’été et il m’en a donné un: distribuer des cigarettes au Drive-in Movies, au Cinquantenaire. Je l’ai fait au volant de sa Chevy de 1959, mais aussi avec une Buick et une Dodge Dar Convertible.

Olivier Dejong
Gestionnaire d’immeubles chez Belfius

Voiture de tous les jours: Audi A5 Cabriolet (2018).

La première: Ford Corsair (1965).

Vendue avec regret: "Aucune. Je regrette juste de ne pas avoir acheté la Maserati Ghibli."

Le rêve: "Beaucoup! Et de préférence, une Jaguar Type E Série 1."

 

Depuis lors, j’ai souvent eu l’occasion de conduire les voitures d’autres personnes, dont une Ferrari 612 Scaglietti, une Jaguar XK 150, une Panhard 24 à peine plus puissante qu’une 2 CV. Il m’est arrivé de faire du car-sitting pour des gens qui n’avaient pas le temps. Je suis toujours étonné de la confiance que l’on m’accorde."

"À la maison, mon compagnon et moi avions aussi une BMW 320i Cabriolet, une Jaguar XJS Cabriolet V12 et une XJ12. Maintenant, il y a aussi une XK Convertible (2007), une Porsche 911 Cabriolet (1990) et la Cadillac Serie 62 Convertible (1952) qui avait été achetée par Léopold III et avait servi en 1953 lors du mariage de Jean de Luxembourg et de la princesse Joséphine-Charlotte. Ces deux dernières sont à vendre.

Nous prenons toutes les décisions en matière de voitures ensemble. Et j’en ai un peu assez de disperser les voitures: l’idéal serait un appartement au-dessus d’un grand garage. Donnez-moi un compte en banque bien garni et un garage de cent places: en deux jours, il sera plein!"

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