Des Toyota Land Cruiser aux BMW des années 80, chez les De Smul on restaure les ancêtres en famille

Des cyclomoteurs aux véhicules amphibies, il restaure tout ce qui roule. Cependant, le projet ultime de Jean-Marie De Smul est la Volkswagen Karmann Ghia (1958).

"Il n’y a que des voitures", déclare Jean-Marie De Smul (56 ans) en ouvrant la porte de son garage. Il n’exagère pas: la première chose que nous apercevons est un Toyota Land Cruiser BJ 42 (1983), qu’il restaure pour sa fille Félice (19 ans). "Le propriétaire précédent l’avait acheté neuf, mais certaines pièces de la carrosserie étaient rouillées" explique-t-il. L’emblématique Land Cruiser série 40 a été construit de 1960 à 1984, et il a restauré tout ce qu’il a pu. "Le moteur a été révisé. Le tapis est d’origine, mais il est troué. Chaque boulon a été dérouillé et regalvanisé. Pour ce qui est irréparable, je cherche des pièces de rechange d’origine. Une poignée de porte d’origine coûte 300 euros, contre 100 pour les contrefaçons, mais je ne veux pas penser que la poignée est fausse chaque fois que je l’utilise."

Cette iconique Triumph Bonneville T120 de 1959 participe à la "Distinguished Gentleman’s Ride"
Publicité
Publicité
Certaines pièces de la carrosserie du Toyota Land Cruiser BJ 42 (1983) étaient rouillées.
Certaines pièces de la carrosserie du Toyota Land Cruiser BJ 42 (1983) étaient rouillées.
©Thomas Vanhaute

"Je la garderai jusqu’à ma mort, comme la blanche", déclare Félice, qui a créé le profil Instagram oliveke_bj42 pour ses voitures. Son père a également restauré son Toyota HJ 61 (1989). Bien qu’il vienne de franchir la barre des 450.000 km, son moteur 4.0 à 6 cylindres semble neuf et fonctionne bien. "La première petite révision est recommandée à 1 million de kilomètres. Au Japon, ce moteur était utilisé pour les camions et les bus: il est trop puissant, mais sur le plan mécanique, c’est une merveille. Cet exemplaire se trouvait à Anderlecht, prêt à être exporté vers l’Afrique."

Le Toyota HJ 61 (1989) restauré pour sa fille.
Le Toyota HJ 61 (1989) restauré pour sa fille.
©Thomas Vanhaute
"Après la Kharmann, je prévois de restaurer un autre ancêtre, pour mon fils cette fois. Que puis-je laisser d’autre à mes enfants?"

Son frère Charlie (21 ans) nous montre sa BMW 318i Baur de 1981, assez rare. "Quand je l’ai trouvée, il manquait plein de pièces. Avec la disparition du carrossier de luxe Baur, elles sont devenues rares, mais j’ai trouvé ce qu’il me fallait dans une casse aux Pays-Bas. Lors de l’événement BMW BimmerFest aux Pays-Bas, ils n’avaient jamais vu un aussi beau spécimen." Charlie a aussi une BMW 325ix Touring (1990) à quatre roues motrices, très spéciale. "Elle vient de Suisse. Littéralement full option, et pas une trace de rouille! Et la 325 Ci (2006), c’est mon grand-père qui me l’avait gardée: c’est ma voiture de tous les jours."

"Les enfants avalent des kilomètres, c’est incroyable!", s’exclame le père. "Charlie a étudié la mécanique automobile et il bricole." Félice l’aide. "Pour ma communion solennelle, j’ai reçu un jeu de clés à molette que j’utilise toujours. Mon cousin avait apporté deux cyclomoteurs dans une caisse. Après le dîner, nous avons enfin pu quitter la table. Une demi-heure plus tard, nous en avions réparé un et nous étions partis!"

Publicité
Publicité
Le 4x4 électrique est là, mais qu'en est-il de l'autonomie?

Autobiographie

Jean-Marie De Smul (56 ans) | Homme au foyer

Voiture de tous les jours: Porsche Panamera Sport Turismo (2017).
La première: Volkswagen Coccinelle (1976).
La meilleure et la pire: "Que dire? Une panne, ça m’est égal."
Vendue à regret: Porsche 356 Super 90 B Coupé (1960). "Je l’avais restaurée pour mon épouse et c’était la seule voiture qu’elle aimait. Elle est toujours fâchée."
Le rêve: "Terminer de restaurer ma Karmann Ghia (1958)."

"Comme j’ai toujours vécu près de la Lys, je suis très tôt tombé amoureux des bateaux, ainsi que des véhicules amphibies. Le designer Hans Trippel a construit plus de 3.800 exemplaires de l’Amphicar 770, un modèle allemand. J’ai restauré deux exemplaires de ce véhicule amphibie (1961, 1964). Nous l’avons beaucoup utilisé quand les enfants étaient petits. J’ai commencé à travailler sur le troisième exemplaire, mais pas encore sur le quatrième. Regardez, ils sont empilés les uns sur les autres!"

La kharmann Ghia de 1958 est son dernier projet de restauration.
La kharmann Ghia de 1958 est son dernier projet de restauration.
©Thomas Vanhaute

Et il me montre un autre coin du garage. "Une fois que le Toyota Land Cruiser sera terminé, je m’attaquerai à ma Volkswagen Karmann Ghia (1958). Je l’ai trouvée à Philippeville. Le vendeur avait déjà reçu une offre très élevée, mais comme il a senti que je restaurerais cette voiture avec amour, il me l’a vendue à un prix inférieur. Regardez, la plaque d’immatriculation d’origine et une attestation indiquant qu’elle a été construite chez D’Ieteren! J’ai également conservé la VW Karmann Ghia de 1967, mon année de naissance, que je conduisais à 18 ans. À l’époque, l’authenticité n’était pas une priorité: j’avais même découpé le toit. Il y a aussi quelque part un bus VW (1967) découpé, mais je ne peux plus y accéder. Ailleurs, dans un coin oublié, il y a un Farmobil (1967), une collaboration entre Fahr et BMW, qui ressemble un peu à une Citroën Mehari."

"Après la Karmann, j’en restaurerai une pour mon fils", conclut-il. "Après tout, que puis-je leur laisser d’autre? Et si, plus tard, ils vendent ces voitures pour un autre projet, ça ne me dérangera pas du tout."

Publicité