"J'ai importé cette Datsun moi-même du Japon"

Visite au fil des garages belges. Cette semaine: la collection en constante progression d’un bricoleur.

"Quand j’ai mis en ligne la Datsun Sports SPL 311 (1967) que je venais d’importer, j’ai déclenché une avalanche de likes!", s’exclame Ruben Aerts (27 ans). "Comme elle a été construite exclusivement pour les marchés japonais, australien et américain, elle n’était pas disponible ici: il fallait l’importer soi-même du Japon. J’estime qu’il doit y en avoir une centaine en Belgique."

"Je suis tombé sous le charme sur photo, sans savoir de quelle voiture il s’agissait. Pendant un certain temps, elle s’est appelée ‘Fairlady’, mais ça faisait trop ‘british’ pour le marché américain. Quand je suis allé la chercher à Amsterdam, j’ai réalisé que tout le monde me regardait. Un homme qui connaissait cette voiture s’est même mis à la filmer!"

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©Thomas Vanhaute

"J’en avais repéré quelques-unes en Europe, mais c’était trop cher pour moi: il faut compter 6.000 euros, même s’il faut la rénover de fond en comble. J’ai déniché la mienne chez un particulier, à Detroit, via Facebook. J’ai dû trouver un transporteur ainsi qu’un garagiste local qui puisse l’examiner, et tout ça de préférence pour un prix modique."

"J’étais méfiant, mais ce garagiste m’a appelé et a passé une heure à m’expliquer tous les points importants, dont la carrosserie: comme le Michigan est humide, il fallait l’examiner avec attention. Le revêtement des sièges n’est pas d’origine, contrairement à l’armature. Il y a un hard top et un soft top. Et elle a le super tableau de bord en bois, je voulais absolument le garder, car c’est ça qu’on regarde quand on la conduit! En 1968, en raison des normes de sécurité américaines très strictes, elle a été équipée d’un autre modèle de tableau de bord, moins beau."

Bricolage

"Pour finir, tout s’est bien passé. Le transport m’a coûté 2.700 euros, taxe d’importation comprise. Au total, elle m’a coûté 10.000 euros. Quand j’aurai fini de restaurer la Volvo P210 Duett (1968), je m’occuperai de la Datsun. En parfait état, elle vaut entre 25.000 et 35.000 euros. Je la considère comme un investissement pour lequel j’ai eu le coup de foudre."

Sur le tableau de bord se trouve une plaquette ‘This car made especially for Leo V. Legg’. "À mon avis, c’était son premier propriétaire. J’ai des infos à son sujet jusqu’en 1982. Et son deuxième propriétaire l’avait depuis 25 ans."

Le petit moteur démarre presque au quart de tour. "Pour une voiture aussi légère - 850 kilos environ - un 1,6 est largement suffisant. Elle est plutôt nerveuse: c’est un kart, mais à la puissance cinq! Je peux retirer la clé du contact tout en conduisant, mais c’est interdit. Même si quelques bricoles sont encore nécessaires, elle est en ordre. J’ai des copains qui font souvent des excursions, notamment en France. Cette année, je vais les accompagner!"

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©Thomas Vanhaute

Volkswagen ou Volvo?

"Pendant dix ans, mon père a eu une Coccinelle turquoise (1973) qu’il n’a pour ainsi dire jamais conduite. Quand nous avons eu notre permis de conduire, mon frère et moi l’avons conduite plus souvent. Et puis, il l’a vendue à un copain, ce qu’il a regretté ensuite et alors, il m’a demandé de lui chercher une nouvelle voiture. C’est comme ça que  nous sommes tombés sur la Volvo Duett, il y a cinq ans. Nous sommes allés en Suède spécialement pour la voir."

Son armature se trouve dans un hangar, un peu plus loin. "Nous sommes en train de travailler sur sa mécanique et nous avons donné la carrosserie à restaurer à un spécialiste. J’y travaille depuis quatre ans, la plupart du temps seul. Elle sera parfaite! En 1968, elle était livrée avec une caravane SMV, que nous avons et qui se trouve chez mes parents en attendant d’être transformée. Une autre caravane a été transformée en bar pour ‘t Aerts Paradise, la microbrasserie de mon père."

©Thomas Vanhaute

Il a un faible pour Volvo. "J’ai acheté l’Amazon 122S (1965) il y a trois ans, avec son moteur d’origine révisé par le propriétaire précédent. Le compteur a fait un tour complet: je ne sais pas si elle a parcouru 200.000 ou 300.000 kilomètres. C’est le même bloc que celui de la célèbre P1800 américaine, qui a parcouru plus de 3 millions de miles! Je la conduis toutes les deux semaines."

©Thomas Vanhaute

Flandria Rally

"Chez mes parents, j’ai aussi une BMW R60/5 (1972) avec ‘toaster tank’, un modèle très rare. Mon frère n’a pas de voiture, mais il rêve d’une jeep Minerva ou d’un Land Rover Defender. Ados, nous avons acheté une moto Flandria que nous avons remise en état de marche. Et nous avons aussi transformé quatre mauvaises motos en deux bonnes. Nous en avons eu une quinzaine, mais il n’en reste que deux, dont une en pièces détachées."

"J’ai acheté la Flandria Rally (1968) en Wallonie. Quand je suis arrivé avec les 650 euros convenus en poche, le vendeur a demandé le double. J’ai protesté dans mon mauvais français, et il s’est ravisé. Je suis en train de la réviser : je vais la conduire au printemps."

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