Visite au fil des garages belges. Cette semaine: les choix fondamentaux de Koen Bogaert.
"I got more cars than most of you have friends" annonce Koen Bogaert sur son compte Instagram. "En 1988, j'avais deux abonnements: un à 'Oldtimer Dreamcar' et un autre à 'Macworld', aux États-Unis", explique-t-il. "À vingt ans, c'était mon univers. Après avoir gagné 2.500 euros en travaillant pendant les vacances, un choix fondamental s'imposait: allais-je acheter une voiture ou un Macintosh? La première option me donnait la liberté, la seconde allait changer le monde."
À vingt ans, j'ai dû faire un choix: une voiture ou un Macintosh? Ce fut la deuxième option. Trente ans plus tard, j'ai trois voitures avec lesquelles Steve Jobs a roulé.
J'ai donc opté pour la seconde. "Trente ans plus tard, je suis IT consultant et j'ai trois voitures avec lesquelles Steve Jobs a roulé!", s'exclame-t-il en riant. "Jobs a usé pas mal de Mercedes-Benz SL. J'ai l'historique complet de ma 280 CSL (1976). Il est donc attesté qu'elle a 150.000 kilomètres au compteur et a été restaurée mécaniquement. Elle est parfaitement fiable. C'est lorsque j'ai acheté cette voiture aux Pays-Bas, il y a environ sept ans, que mon amour pour les voitures anciennes s'est ravivé. À 25 ans, j'avais une Mercedes 240 TD de 1979. Et un copain avait une NSU. Nous ne connaissions rien à la technique. Faire quatre heures de route pour revenir avec la mauvaise pièce: nous en étions capables!"
"Depuis l'introduction de la zone à faibles émissions, à Anvers, mes voitures ne se trouvent plus à la maison, mais dans des boxes, à l'extérieur de la zone", explique-t-il. Nous entendons le rugissement d'un V8 et voyons sortir une Porsche avec un requin sur la banquette arrière. "Selon Jobs, le premier ordinateur Macintosh devait être 'comme une Porsche 928', appelée 'the shark', explique Bogaert. "Il en avait une lui-même.
Quand j'ai découvert la voiture, en 1977, j'ai cru qu'elle était tout droit sortie de la série TV Battlestar Galactica. Elle était complètement différente de tout ce que j'avais pu voir avant. Celle-ci est également documentée de son premier trajet à ce jour. Elle appartenait à un médecin hollandais qui a toujours été très économe: elle affiche 138.000 kilomètres au compteur. En 1993, elle a tout de même été repeinte. Sa conduite est phénoménale et elle est excellente sur le plan technique. C'est une S de 1983. Ce sont les plus brutes. À partir de 1986, on y a intégré beaucoup d'électronique et elles sont donc plus difficiles à entretenir."
"Quand on est dans le high-tech, on veut parfois quelque chose de différent", explique Bogaert. "Mais je ne suis pas un technicien automobile. Je ne veux pas passer le week-end à l'horizontale sous ma voiture. Je veux rouler. Il y a ceux qui restaurent pendant dix ans et quand ils ont terminé, ça s'arrête là. Je trouve ça admirable, mais je ne comprends pas très bien."
Bogaert aime la variété: en plus du six cylindres de la Mercedes et du V8 4.7 de la Porsche, il a aussi deux petites Fiat. "Quand je suis né, mon père avait une 850", explique-t-il. "Mon oncle travaillait pour Fiat, et toute la famille l'utilisait. Plus tard, j'ai découvert que la première voiture de Steve Jobs était aussi une Fiat 850 Sport Coupé rouge. La mienne fait partie de la deuxième série, de 1971. Je l'ai achetée il y a deux ans et demi, au trésorier du club Fiat néerlandais. En Allemagne, on l'appelait la Ferrari des secrétaires. Son petit moteur 900 cc fait beaucoup de bruit. Elle monte à environ 120 kilomètres à l'heure. C'est le Kofi Annan des voitures: personne ne peut lui en vouloir. À Knokke aussi, au milieu de toutes les Bentley et cie, cette petite caisse de moins de 10.000 euros récolte toujours beaucoup de sympathie."
Koen Bogaert
Senior solutions consultant chez Showpad.
La première: Subaru Mini Jumbo (1985).
Voiture de tous les jours: Mercedes CLK 200 Cabriolet (2001).
La meilleure: Audi A5 Sportback (2014). La pire: Audi A2 1.2 TDI (2002). Le rêve: Maserati Bora.
"La Fiat 124 Sport Coupé bleue est plus rapide. Son moteur légendaire a été conçu par Aurelio Lampredi, qui venait de Ferrari. Je l'ai acheté cette année. Elle date d'août 1968, mon mois et mon année de naissance. Elle a commencé sa vie en Sicile, puis a passé 25 ans dans un garage italien. Après quoi elle a été restaurée, mais à l'italienne. De près, on constate que la peinture n'est pas parfaite. Et la fiabilité est également toute italienne... Mais elle est si belle! La carrosserie de Felice Mario Boano, c'est du véritable design sur roues. Je regarde les Fiat comme je regardais les voitures miniatures Matchbox quand j'étais petit."
"J'ai toujours pensé que l'avènement des moteurs électriques signifierait le retour des carrossiers indépendants. Mais jusqu'à présent, il n'en est rien. Je travaille avec beaucoup de millennials. Quand on arrive au travail avec un nouveau vélo électrique, on a directement une trentaine de personnes autour de soi. Les voitures anciennes, ils ne comprennent pas trop. Mais quand je cherche un copilote pour un rallye, ils sont ultra intéressés!"