Père et fils Verelst dans leur 'salle de jeu'.
Père et fils Verelst dans leur 'salle de jeu'.
© Thomas Vanhaute

"Je ne conduis pas avec ma Porsche 911 T, c'est un livret d'épargne sur roues"

Visite au fil des garages belges. Cette semaine: chez les Verelst, collectionneurs de père en fils.

Dans la grange de Gert Verelst (47 ans), se trouve une vingtaine de motos des années 70. "Quand j'étais ado, comme je ne pouvais pas avoir de moto, je prenais celles de mes copains!", confie-t-il en riant. "J'ai acheté ma première Honda Dax à 22 ans, une icône de 1972 qui se trouve maintenant dans la chambre de mon fils Luca. Le moteur et le cadre sont d'origine, mais 95 % des pièces sont du 'new old stock' que je trouve dans des foires."

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Une Honda CB350 Four (1974).
Une Honda CB350 Four (1974).
© Thomas Vanhaute

C'est avec la Dax qu'est né son amour pour Honda. "La Monkey la plus anciennne et la plus convoitée est la CZ100 (1964). La Z50M (1967) lui a succédé. Ce sont les deux pièces essentielles quand on collectionne les Monkey. C'est moi qui les ai restaurées. Je me suis marié sur une CB750 Four! J'ai restauré cet exemplaire il y a quinze ans. À l'époque où elle a été introduite sur le marché, c'était une bombe. C'est devenu une légende. Sa petite soeur, la CB350 Four (1974), est en "première peinture" et non restaurée. Mon plus grand plaisir, c'est de venir ici et de les nettoyer, d'y travailler. Le dimanche et le jeudi, j'ai congé et je suis souvent ici. Faire une mini-sortie, ce n'est pas trop mon truc."

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"Avant, j'aimais moins les motos à grandes roues; cela a changé il y a deux ans, quand j'ai acheté une SS50z quatre vitesses. Un copain en avait une, je me suis renseigné et le déclic s'est fait: maintenant, j'en ai six! Il en existe plusieurs versions, construites en fonction du pays -Belgique, Autriche, France: elles sont toutes légèrement différentes.

Récemment, je suis allé à Munich pour en ramener cette SS50z rouge de 1974, le modèle à cinq vitesses avec un petit phare qui est très recherché. Je l'ai trouvée sur eBay: elle n'affichait que 13.000 kilomètres au compteur et elle n'était pas trop chère. Je suis parti le samedi soir avec un copain, pour faire un trajet de 700 kilomètres. À dix heures du matin, on était chez le vendeur et, à onze heures, on repartait dans l'autre sens avec la moto dans la camionnette. Je la ferai peut-être immatriculer quand elle sera en ordre sur le plan technique. Je ne vais pas trop la restaurer: sa "première peinture", elle ne l'aura qu'une fois! Comme son propriétaire était décédé, son fils vendait sa collection. Il avait aussi une SL120. Je m'étais juré de ne pas l'acheter, mais, depuis, j'ai craqué: le deal vient d'être conclu."

La Porsche 911 T (1972): un livret d'épargne sur roues.
La Porsche 911 T (1972): un livret d'épargne sur roues.
© Thomas Vanhaute

Gert Verelst  
Boucher

La première: Nissan Sunny 1300 Pulsar (1986).

Voiture de tous les jours: BMW S1000XR (2015) et Mercedes Vito 3.0 V6 (2010).

La meilleure: Volkswagen Passat 2.0 TDI R-Line Variant (2012).

Le rêve: Porsche 356 pre A.

"J'ai toujours voulu la Porsche 911 T (1972). Cette version, la 'Ölklappe', n'a été construite que pendant un an. Son réservoir d'huile se trouve à la place du bouchon de réservoir, faut pas se tromper! Je l'ai achetée en 2004 pour le prix d'une petite voiture. L'année dernière, je voulais juste faire quelques petits travaux, mais ils ont fini par durer 14 mois -et elle a été poncée jusqu'à la tôle. Comme je l'utilise peu, ça ne me dérange pas vraiment. C'est comme un livret d'épargne... Par contre, j'utilise la 964 Carrera 4 (1989). C'est une voiture complètement différente, un ancêtre qui roule comme une voiture moderne. Avec ses quatre roues motrices, elle colle à la route quand il pleut. En fait, je préfère rouler avec celle-ci plutôt qu'avec l'ancienne."

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"Je dois faire attention", soupire-t-il. "J'avais pris une bonne résolution au Nouvel An: je n'achèterais rien cette année, mais janvier n'était pas encore derrière moi que j'avais déjà deux nouvelles motos! Il m'arrive d'avoir peur de perdre le plaisir de collectionner. Dans un rayon de 15 kilomètres, j'ai rencontré une vingtaine de personnes qui partagent ma passion. L'été, nous allons à des réunions et, l'hiver, à des foires." Il ouvre un coffre-fort. "Regardez, une selle en bon état comme celle-ci, c'est la pièce la plus rare d'une Honda SS50z! Chaque fois que j'en trouve une, je suis super content."

La Karmann Ghia (1966) de Luca Verelst.
La Karmann Ghia (1966) de Luca Verelst.
© Thomas Vanhaute

Son fils Luca (19 ans), jardinier indépendant, a été contaminé par la collectionnite de son père. "Nous travaillons souvent ensemble dans le garage. Pour mes 18 ans, j'ai reçu de l'argent de mon grand-père et j'ai acheté la Karmann Ghia Volkswagen de 1966. Elle a été restaurée il y a 23 ans, 'body off'. La carrosserie est un peu abîmée, j'ai fait vérifier le moteur et effectué des petits travaux. Je l'utilise très souvent", confie le jeune homme.


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